Bulletin intérieur 209

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Chers Sociétaires,
C’est avec une vive émotion que nous avons appris le décès de notre ami André Brageu. Il était l’un des vice-présidents de la Société Historique et l’une de ses chevilles ouvrières, se dévouant corps et âme. Il s’investissait pour écrire des articles dans la revue et le bulletin ainsi que pour sa mise sous pli. Il veillait sur les cartes postales tout en rangeant et décorant la salle des archives. Il installait le stand de la Brocante tout en veillant avec un soin extrême à l’exposition historique et artistique de celui-ci, révélant, si besoin est, un grand sens de l’art. Il y avait exposé de nombreuses toiles en belle compagnie de ses cartes postales et des œuvres de ses amis peintres. Il aimait autant Douai, sa ville natale, que son cher 14e arrondissement et particulièrement la rue Daguerre où il vécut de 1942 à sa disparition.

Le 19 juin à la galerie du 55, rue du Montparnasse, un hommage lui sera rendu par les Peintres, Sculpteurs Témoins du 14e dont il avait été de le président de 1997 à 2004, Marie-Lize Gall lui a succédé en tant que présidente. André Brageu restera toujours dans nos cœurs tant pour son dévouement et sa gentillesse.

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Cette année, nous commémorerons le 70e anniversaire de la Libération de Paris, auquel notre ami avait courageusement participé rue Froidevaux et rue Daguerre.

Du 14 juin 1940 au 25 août 1944, Paris a été outragé, brisé et martyrisé. D’un vendredi à l’autre, durant 1533 jours, il a été « le remords du monde libre » et soudain, le 25 août 1944, « il en devient l’aimant… », selon les dires du Général de Gaulle.

A l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, se tiendra de juin à septembre, une grande exposition intitulée « Libérer Paris. Août 1944 ». Hors murs, des promenades urbaines vous invitent à poursuivre la découverte de l’histoire de l’insurrection et de la Libération du PC du Général Leclerc à celui du Colonel Rol-Tanguy, traversant ainsi notre arrondissement d’Ouest en Est.

Comme tous les ans, en juillet et août, notre Société n’aura aucune activité bien qu’elle commémorera le 25 Août 1944. En septembre, elle sera présente le 7, au Forum de la Rentrée, les 20 et 21, aux Journées du Patrimoine à La Coupole et le 27, il y aura une conférence sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc.

Nous clôturerons la commémoration de la Libération de Parie par une promenade en car sur Les Pas de Jean Moulin, du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc en partenariat avec le Casa.

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Ce mois-ci, nous vous convions le 14 à 15 heures à la Salle polyvalente, à la conférence avec projection par Georges Grand, intitulée Promenade avec Modiano dans le 14e arrondissement, zone à l’abri des guerres ?
D’ailleurs, l’ouvrage de Francis Mandin, La véritable histoire du Château du Maine…, vient de paraître dans les librairies notamment dans celles du XIVe .

Château du Maine

La véritable histoire du Château du Maine
ou les mystères d’un domaine disparu, au cœur du quartier de Plaisance. Les villages du Paris de jadis abritaient nombre de châteaux et domaines aujourd’hui disparus, dont la plupart n’ont laissé aucune trace encore visible dans l’actuel paysage urbain. Ainsi, dans notre 14e arrondissement, au cœur du quartier populaire de Plaisance-Thermopyles, s’élevait naguère un mystérieux domaine d’agrément érigé au début du siècle des lumières, dans cet environnement campagnard et champêtre de la Plaine de Montrouge, avant d’être finalement absorbé par l’extension continue de la capitale.

C’est l’histoire de ce domaine, improprement nommé Château du Maine  de ses propriétaires successifs, et de l’évolution d’un coin de campagne, devenu le quartier de Plaisance que nous avons voulu reconstituer au travers de cette enquête historique, depuis le début du 18e siècle, jusqu’à nos jours….

Cependant, la reconstitution de la véritable histoire de ce mystérieux domaine et de ses propriétaires authentiques, nous a donné du fil à retordre, car à vrai dire, nous ne disposions que de bien maigres éléments, que ce soit en matière iconographique ou historique. En effet, la paternité de notre pseudo Château du Maine (qui n’était en fait qu’une fort belle folie typiquement 18e) a été bien longtemps attribuée à tort à Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, légitimé par son royal géniteur, le Roi Soleil.

Cette légende, parfaitement infondée, n’a été mise à mal qu’à partir des années 60, grâce à l’enquête de Marcel Frioux parue dans la revue de la SHA 14, sous l’égide de Gilbert Perroy. C’est donc cet article solidement argumenté qui a servi de base à notre propre enquête historique, complétée et développée après trois années de recherches intensives à la BNF, BHVP, Archives Nationales, Musée Carnavalet, domaine de Sceaux … Nous avons de plus modélisé en images 3D le domaine, son parc et ses dépendances , qui ont occupé pendant près de deux siècles ce secteur campagnard de la Plaine de Montrouge, bien avant l’avènement triste Plaisance et de la construction de la Zac Didot (à l’emplacement exact du domaine disparu). Ainsi, nos lecteurs pourront effectuer une visite virtuelle complète du domaine de Fantaisie, ainsi que l’avait baptisé son plus célèbre propriétaire, L’Illustre critique, Elie-Catherine Fréron, lors de la conférence, prévue en septembre.
« Francis Mandin »

L’ouvrage est disponible dans toutes bonnes librairies du 14e ainsi que dans la version numérique sur le site de l’éditeur : numilog.com
De l’étrange défaite, la drôle de guerre, à la Libération de Paris

Dans L’Etrange défaite, Témoignage écrit en 1940, Marc Bloch, analysant la défaite française et la chute de la IIIe République y décrit les raisons de cette débâcle. Ce n’est pas l’infériorité de l’armée mais surtout la profonde faillite d’ordre moral et intellectuel de la société française.

Ancien combattant, citoyen engagé, l’historien Marc Bloch y avait écrit notamment : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. Peu importe l’orientation présente de leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l’enthousiasme collectif suffit à les condamner. » Officier décoré à la Grande Guerre et à la Bataille de France, il entra en résistance à partir de 1941 à Montpellier devenant à partir de 1943 à Lyon, l’un des responsables de Franc-Tireur, mouvement et journal clandestin puis dans les MUR. Les Mouvements unis de la Résistance étaient une fédération des mouvements : Combat, Libération et Franc-Tireur, conçues en janvier 1943 par la volonté de Jean Moulin. Arrêté le 8 mars 1944, Marc Bloch est torturé à la prison de Montluc par les hommes de Klaus Barbie, tout comme Jean Moulin. Il fut fusillé le 16 juin 1944 à Saint-Didier de Formans au nord de Lyon.

Que n’aurait-il pas exprimé, s’il avait vécu ou entendu parler de la Libération de Paris ? Aurait-il enrichi le sacre de Reims et la fête de la Fédération de l’enthousiasme collectif de cette libération capitale ? Ce fut un temps précieux où les Parisiens ont montré au monde leur passion et leur volonté de liberté.

Qu’aurait écrit Marc Bloch sur le Colonel Rol-Tanguy et le Général Leclerc, les deux hautes figures de la Libération de Paris ? Georges René Henri Tanguy était fils d’un officier marinier et d’une blanchisseuse, métallo, syndicaliste, communiste, Commissaire politique de la 14e Brigade Internationale lors de la Guerre d’Espagne, soldat de 1er classe, armurier, résistant, responsable militaire des Francs-tireurs et partisans, chef des FTP de la région Poitou-Anjou, représentant FTP au comité d’action contre la déportation des STO, colonel des FFI de Paris et d’Île-de-France, libérateur de Paris et compagnon de l’ordre de la Libération.

Philippe François Marie, comte de Hauteclocque, était catholique traditionaliste, officier de cavalerie, capitaine d’état-major, Français libre sous le nom de Leclerc, chef d’escadron, Commissaire général du Cameroun, colonel, commandant militaire du Tchad, commandant de la Force L dite aussi Colonne Leclerc, général de division, commandant de la Deuxième Division Blindée appelée également division Croix de Lorraine, Libérateur de Paris, compagnon de l’ordre de la Libération et maréchal de France à titre posthume.

Leur remarquable destin, si diversifié, porte toute l’âme et l’esprit de la France éternelle s’exprimant dans ces beaux jaillissements de l’enthousiasme collectif.

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Le Colonel Rol-Tanguy (1908-2002)

Brève chronologie de la Libération de Paris
– Mardi 1er août : la 2e DB débarque en Normandie.
– Mercredi 2 août : les Américains libèrent Rennes.
– Mercredi 9 août : les Américains délivrent Le Mans. Les services allemands de Paris commencent à déménager. Le général Von Choltitz, nommé gouverneur du Gross Paris par Hitler, prend ses fonctions.
– Jeudi 10 août : la grève des cheminots de la région parisienne se déclenche et s’étend à tous les services publics. Du jeudi 10 au vendredi 18 août : la 2e DB participe à la bataille de Normandie.
– Samedi 12 août : Le Métro cessa de rouler à partir de 13 heures. La radio annonce la prise d’Alençon par la 2e DB et de Châteaudun par les Américains.
– Dimanche 13 août : Les gendarmes et les sapeurs-pompiers se sont mis en grève.
– Mardi 15 août : Une armée franco-américaine débarque en Provence. Il y eut la grève dans la Police et le gardien de la paix, Louis Brélivet est assassiné devant le 45, avenue Ernest Reyer, premier mort de la libération de Paris.
Mercredi 16 août : les postiers se sont mis en grève.
– Jeudi 17 août : A partir de cette date, le stock de farine ne saurait suffire que pour 7 jours. C’est-à-dire – jusqu’au 23 août. La BBC annonce la libération de Chartres, de Dreux et d’Orléans. Radio-Paris suspend ses émissions. Raoul Nordling, consul de Suède, conclut un accord pour la libération des détenus politiques avec le général Von Choltitz.
– Vendredi 18 août : La CGT clandestine appelle à la grève générale. Au matin, les journaux collaborationnistes ne paraitront plus. L’après-midi, l’affiche du colonel Rol-Tanguy, proclamant l’insurrection du peuple de Paris, est apposée sur les murs.
– Samedi 19 août : Dans un Paris affamé, il y a les premiers combats ainsi que la libération des mairies, des ministères, des bâtiments publics et des journaux. Dans la nuit du 19 au 20, le Colonel Rol-Tanguy installe au 7-9, rue Schœlcher, le QG des FFI dans l’immeuble du Service des Égouts de Paris. Le Commandant Cocteau-Gallois fut alors envoyé en mission afin de rencontrer le général Patton et le Général Bradley. La Préfecture de Police est prise par ses agents, dont le réseau Honneur de la Police partit du café Le Fontenoy, 37, rue de Vanves. La mairie du XIVe arrondissement est délivrée à 16 heures par le Comité Local de Libération.
– Dimanche 20 août : Les combats de rues se poursuivent.
Le Colonel Rol-Tanguy et l’Etat-major des FFI installent leur PC dans l’abri de défense passive, sous le bâtiment ouest de la place Denfert-Rochereau. Les Américains amorcent le contournement de Paris. L’Hôtel de Ville est libéré à 6 h. 15 par Léo Hamon du CPL et Ceux de la Résistance.

Image4Le Général Leclerc de Hauteclocque (1902-1947)

Suite de la brève chronologie de la Libération de Paris
Le Général de Gaulle atterrit à Maupertuis à 8 h. et se rend auprès du général Eisenhower pour le convaincre d’envoyer la 2e DB libérer Paris. Des négociations s’engagent à 9 h. au consulat de Suède en vue de de la trêve.
– Lundi 21 août : Les combats de rues se prolongent malgré la trêve. Le général Leclerc, commandant de la 2e DB, envoie un détachement en direction de Paris, aux ordres du chef d’escadron de Guillebon. Les journaux de la Résistance sont mis en vente. En fin d’après-midi, au 8 de l’avenue du Parc Montsouris, le COMAC et CNR décident de rompre la trêve et d’élever des barricades. Il y eut près de 600 dans Paris.
– Mardi 22 août : Le commandant FFI Gallois, adjoint de Rol-Tanguy, arrive à 9 h. au QG du général Bradley où il rencontre le général Leclerc. Les combats des rues atteignent leur maximum d’intensité et Paris se couvre de barricades. Le Général de Gaulle ayant réussi auprès des Alliés, le général Bradley donne l’ordre au général Leclerc de marcher sur Paris.
– Mercredi 23 août : Les combats de rue sont moins fréquents que la veille. Hitler donne l’ordre au Général Von Choltitz d’opérer le maximum de destructions à Paris. La 2e DB à 6 h. 15 s’ébranle vers Paris. A 9 h., le Grand Palais est incendié.
– Jeudi 24 août : Les combats des rues sont moins nombreux que la veille. Le groupement Billotte de la 2e DB arrive à 19 h., à la Croix-de-Berny. La radio française annonce à 20 h., l’arrivée de la 2e DB et la Nueva du capitaine Dronne est à 21 h. 22, devant l’Hôtel de Ville.
– Vendredi 25 août : Le général Leclerc arrive par la porte d’Orléans et installe son PC à la gare Montparnasse. A l’Hôtel Meurice, le général Von Choltitz se rend à la 2e DB à 14 heures 45 et signe à la préfecture de Police à 15 h. 30, l’acte de capitulation. A 16 heures 15, le général Von Choltitz signe à la gare l’ordre de reddition des points d’appui. Le Colonel Rol-Tanguy signe une des ampliations de la convention de reddition. A 16 heures 30, le Général de Gaulle arrive à la gare Montparnasse. A 19 heures, il est reçu l’Hôtel de Ville et fait une allocution dont on retrouva une ébauche. « Il y a là des minutes, nous le sentons tous qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré, par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours… de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France ternelle. »
– Samedi 26 août : A partir de 15 h., le Général de Gaulle est acclamé par la foule parisienne de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame.

ACTIVITEE

Une de nos sociétés-sœurs fait son salon Du 16 au 29 juin 2014, 27e Salon des Peintres, Sculpteurs, Témoins du 14ème arrondissement
Hommage à André Brageu (1920-2014)

La flamme qui nous a éclairés si longtemps dans notre 14e, s’est peu à peu éteinte, laissant une belle lueur de souvenirs… Notre ami André Brageu, Président d’Honneur de l’Association des Peintres et Sculpteurs Témoins du 14ème, avait succédé de 1997 à 2004 au Père Gourdon, son fondateur. A son tour, il m’avait fait confiance, me demandant d’assurer sa succession, en accord avec tous les adhérents.

Son parcours est longuement décrit dans notre Annuaire illustré. Issu d’une famille d’artistes, il entre aux Beaux- Arts de Douai en 1936, où il est né, puis de Paris en 1941. A la Libération de Paris, il exerce plusieurs métiers, dont celui de tapissier.

Figure incontournable, il a représenté avec talent et grande précision sa rue Daguerre, au gré des saisons : l’animation colorée du marché, la géométrie de ses toits sous la neige, les commerçants, mais aussi, boulevards, immeubles et personnages de ce 14e, auquel il était si attaché. Autant de sujets du Grand Montparnasse, qu’il présenta en 1999, à la Galerie Montparnasse 55, lors de son exposition personnelle, «Le trait et la plume», car il excellait aussi dans une représentation originale des lettres de l’alphabet. Il avait tenu à participer au 27e Salon de ce mois de juin, avec cette toile «Ce n’était pas du cinéma»…. pour nous, c’est un vrai coup de théâtre ! Nous lui rendrons un bel hommage, en présence de son fils Rémi, photographe.

Le salon est également à découvrir dans l’Annuaire illustré de l’APST-14 et sur le Site Internet www.apst14.asso.fr. Le vernissage et l’hommage à André Brageu auront lieu, 55, rue du Montparnasse, à 18 heures 30, le jeudi 19 juin.
Marie-Lize Gall Présidente de l’APST-14

Activités de notre Société de juin à novembre. Le 14 juin à 15 heures à la Salle polyvalente
PROMENADE avec MODIANO dans le XIVème ARRONDISSEMENT, ZONE à l’ABRI des GUERRES ?

Conférence avec projections de photographies par Georges Grand : Beaucoup de pages de plusieurs romans de Modiano évoquent cet arrondissement, et même certains s’y déroulent pour l’essentiel : en fait, le 14ème semble d’abord un lieu de paix, à l’abri des guerres, en contraste avec d’autres quartiers de Paris, extrêmement inquiétants. Pourtant, on peut y frôler la mort, les guerres et leurs séquelles (Occupation, guerre d’Algérie)…

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En juillet et août
Nous sommes censés être en vacances bien que nous commémorerions, comme il se doit, le 70e anniversaire de la Libération de Paris.

De septembre à novembre, les conférences
ont lieu à 15 heures à la salle polyvalente

Samedi 6 septembre : Le Forum de la Rentrée
Samedi et dimanche 20 et 21 septembre : Les Journées du Patrimoine à La Coupole.
Samedi 27 septembre : conférence avec projection sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc.
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Samedi 4 octobre
Dans le cadre du 70e anniversaire de la Libération de Paris, le Casa et la SHA 14 organisent une promenade en car suivie d’un goûter à La Coupole, le 4 octobre moyennant le prix de 25 €. Elle se déroulera sur Les Pas de Jean Moulin, du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc. Vous pourrez vous inscrire auprès du CASA, au 1er étage du 26, rue Mouton-Duvernet.
Samedi 18 octobre : Conférence avec projection par Francis Mandin : La véritable histoire du Château du Maine ou les mystères d’un domaine disparu, au cœur du quartier de Plaisance.
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Samedi 15 novembre : Conférence : Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée.
La Visite du Musée Clemenceau est prévue pour le 3e week-end ou bien pour le 4e du mois de novembre.
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70e anniversaire de la Libération de Paris
Libérer Paris. Août 1944
Cette grande exposition se tiendra de juin à septembre à l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean.
Autres activités
Les Promenades urbaines de la Libération de Paris
Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc et la Libération de Paris
Prévues en 1 heure 45 mn, elles se tiendront les samedis 7 et 21 juin et le 23 août à 15 heures.
Laissez-vous guider dans le Montparnasse de la Libération, d’un quartier général à l’autre, au cœur des événements du mois d’août 1944.
Modalités
La promenade urbaine part des musées Jean Moulin et du Général Leclerc, 23, allée de la Deuxième DB, 75015, Paris. Elles sont chacune au prix de 7,50 € et 6,00 € en tarif réduit.
Si vous êtes intéressés, veuillez réserver aux numéros suivants : 01 40 64 39 44 / 01 40 64 39 52

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Bulletin 208

Groupe SHA 14

Photographie de Danièle Pin, sociétaire

Chers Sociétaires,
Le 8 mars à 15 heures à la Salle polyvalente dans le cadre de la Journée de la Femme, nous vous avons présenté Les femmes dans la Grande Guerre, de la Munitionnette à la Garçonne. Il y a été projeté un film d’époque de l’armée de 37 mn, intitulé La femme française pendant la guerre. Malgré son dévouement lors de cette terrible guerre, n’existant quelque part, que dans le scandale de la Garçonne, elle a été bien oubliée dans l’Entre-deux-guerres.

Il a fallu attendre le 29 avril 1945 pour que soit accordé le droit de vote en raison notamment de leur magnifique rôle dans la Résistance. Il y a encore d’autres combats. A la SHA 14, nous les avons aussi menés en esprit et … par des roses !

Le 29 mars, Jean-Louis Robert, nous a exposé Les Quatorziens morts pour la France pendant la Grande Guerre – Qui ? Comment ? Où ? Il y eut de fort intéressantes projections. Maitrisant son sujet autant que l’histoire de Plaisance, le conférencier nous a fascinés par l’intelligence et l’érudition des propos. Nous saurons attendre, malgré l’empressement, la mise en place virtuelle du Mémorial des Parisiens tués et disparus, prévu pour novembre 2014.

Le 14 juin, le talentueux Georges Grand vous dévoilera l’œuvre de l’écrivain Patrick Mondiano, ses liens avec le 14e arrondissement et la Seconde Guerre Mondiale. N’oublions pas de grâce la fascination de l’auteur pour la topographie parisienne. Le conférencier a intitulé sa causerie : Promenade avec Modiano dans le XIVe arrondissement, zone à l’abri des Guerres ?

Cette année est également celle du 70e anniversaire de la libération de Paris. Le Général de Gaulle n’avait-t-il pas écrit que « Paris, pendant quatre ans, était le remords du monde libre, soudain, il devient l’aimant… » Si en avant-première, vous avez envie, par beau temps, de vous promener dans nos rues, envisagez les visites des musées Jean Moulin et du Général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris.

Jusqu’au 29 mars dernier, notre arrondissement a connu 25 édiles. Il a vécu ainsi des suffrages historiques. C’est la première fois qu’une femme, Carine Petit, est élue comme maire. Il nous faut dire également qu’il y eut de 1866 à 1869, Marie Bouillée. A l’époque et pendant plus d’un siècle, les premiers magistrats de la commune étaient désignés par le ministère de l’Intérieur et nommés par le président de la République.
Georges Viaud.

La mariée de la cité Annibal

La mariée de la cité Annibal

Ulla Wolfender – Fonds ADRA

Au nom de la commission culture du Conseil de quartier Montsouris-Dareau, je tiens à exprimer tous mes remerciements à la Société Historique et Archéologique du 14e d’avoir accepté d’héberger la soixantaine de photos anciennes qui constituaient l’un des volets de l’exposition Le 14 en pause, autour de Montsouris qui s’est tenue au FIAP Jean Monnet du 23 octobre au 15 décembre 2013.

A l’occasion du centenaire de son immeuble, une habitante du quartier part à la recherche de photos anciennes… Une amie, membre de l’Adra* lui parle d’un fonds important de photos du quartier dormant dans un carton. Notre habitante en parle au président de son conseil de quartier qui sollicite le FIAP Jean Monnet. De cette collaboration va naître un projet plus ambitieux qu’une simple exposition de photos, un dialogue entre passé, présent et futur, organisé autour de 3 volets : Regard historique, Regard contemporain, Je rêve mon quartier demain.

*Adra : Association de Défense de la Rue des Artistes et des rues avoisinantes.
Cette exposition d’intérêt collectif vise à fournir une meilleure connaissance du quartier ainsi qu’à favoriser l’émergence de nouvelles initiatives et à renforcer la cohésion entre ses habitants. Elle propose de comprendre d’où l’on vient, pour mieux vivre dans son environnement et s’autoriser à rêver son quartier, demain. Le dialogue installé entre les 3 volets de l’exposition projette le visiteur, dans une perspective chronologique (hier, aujourd’hui et demain), mais également sensorielle (comment je me sens dans mon quartier).

Ce sont les 60 images du volet historique qui sont maintenant accueillies dans les locaux de la Société Historique et Archéologique du 14e.

Michèle Maron, Commission culture du Conseil de quartier Montsouris-Dareau.

 

 

Photographie de la statue de Thomas Paine  au Parc Montsouris

Photographie de la statue de Thomas Paine au Parc Montsouris

L’exposition Etrangers célèbres et anonymes du 14ème arrondissement s’est tenue du 7 octobre au 15 octobre 2011 à la mairie du 14e. Paul Roussier, sociétaire, a souhaité qu’elle soit déposée aux archives de la SHA 14.

Présentation
A l’heure où l’Europe « se citadellise »*, Paris et son 14ème arrondissement s’affirment, encore et toujours, « ville ouverte ».

« Etrangers célèbres et anonymes du 14ème arrondissement » , exposition à l’initiative du Conseil des citoyens extra communautaires du 14ème, se veut une antidote contre ce « désir d’apartheid qui s’est saisi de ce pays et de sa culture…, désir… qui repose sur un fantasme …d’une communauté sans étrangers » *.

Oui, au contraire de ce fantasme, Paris est riche d’une grande diversité de nationalités, de cultures, de langues. Un habitant sur sept est étranger, soit près de 20.000 personnes dans le 14ème.

Renaud chante « je suis le séparatiste du 14ème arrondissement ». Il ne nous en voudra pas de le paraphraser. Tous, soyons « les internationalistes du 14ème arrondissement ». Oui, l’étranger est une richesse. En témoignent les panneaux de cette exposition.
La statue de Thomas Paine devant la Cité internationale et tournée vers le 14ème donne le ton : anglais de naissance, américain d’adoption et citoyen français par décret de 1792. Sur son socle est écrit « Mon pays est le monde ».

« Cette exposition participe aussi au combat pour une citoyenneté de résidence, pour qu’enfin, nous puissions dire « Tous parisiens, tous citoyens ».

* Achille Mbembe, historien et politiste camerounais – Médiapart 31/12/2010.
Paul Roussier

Au Parc Montsouris depuis 1948, la statue de Thomas Paine est une œuvre de John Gutzon de la Mothe Borglum. Elle a été commandée par Joseph L. Lewis, libre-penseur et auteur d’un ouvrage sur « Le citoyen du monde ».
D’ailleurs, l’artiste est plus connu pour avoir sculpté sur le mont Rushmore, dans le Dakota du sud, les quatre visages géants des présidents américains.

 

 

Les maires du XIVe arrondissement de 1860 à 2014

Les maires du XIVe arrondissement de 1860 à 2014

Il y a des maires à Paris depuis le 15 juillet 1789. Le premier a été Jean-Claude Bailly, mathématicien, astronome et historien de l’astronomie, d’ailleurs ses cahiers d’observations existent toujours à l’Observatoire. Il n’y eut en 2 siècles que 15 maires de Paris. C’était bien évidemment des hommes et pour la première fois, cette année, la capitale de la France a élu une femme, Anne Hidalgo.

L’Etat en place a, toujours, craint la ville des révolutions et des émeutes, de la Révolution Française à la Commune. Les maires de Paris seront, ainsi le plus souvent, désignés  par le ministère de l’Intérieur et nommés par le gouvernement tout comme les maires d’arrondissement.

Sous le Directoire, la loi du 19 vendémiaire an IV (11 octobre 1795), portant sur la division du territoire de la République, organisa Paris en 12 municipalités sous l’étroite tutelle du gouvernement. Aux débuts du Consulat, la loi du 28 pluviôse (17 février 1800), créant les préfets et concernant la division du territoire de la République et de l’administration, remania les arrondissements en simples divisions tout en rétablissant la commune unique.

De 1787 à 1860, les limites de Paris étaient au mur des Fermiers Généraux de Ledoux, d’ailleurs, il est aisé de le visualiser, il était sur le tracé actuel des lignes aériennes du métro.  Sous le Second Empire, la loi du 16 juin 1859, qui prit effet au 1er janvier 1860, annexa les communes suburbaines entre ladite enceinte de Ledoux et celle de Thiers, découpant la ville en 20 arrondissements. Leur structure demeura inchangée avec à leur tête un maire et trois adjoints, choisis parmi les citoyens les plus imposés.

Aux débuts  de la Troisième République en 1870, ils furent le 5 septembre, Henri Leneveux, le  21 octobre, Elie Decoudray, et Louis Asseline, jusqu’à la Commune. Sous cette révolution, il y eut les premières élections dans le 14e, les habitants y furent administrés collégialement du 26 mars au 23 mai 1871, par Alfred-Edouard Billoray, Baptiste Descamps et Jules Martellet.

Depuis 1860, sur 154 années, notre Petite Patrie n’a connu que 25 maires dont 8 furent élus. D’ailleurs parmi les maires, il n’y a que 2 femmes, la première, Marie Bouillée, nommée sous le Second Empire de 1867 à 1869 et Carine Petit, élue le 29 mars dernier.

Il nous faut rappeler que six maires sont honorés dans les rues du 14e, Henri Leneveux, Louis Asseline, Alexandre Dareau, Charles Divry, Ferdinand Brunot, Gilbert Perroy et Pierre Castagnou. Vous les découvrirez aussi au 1erétage de la mairie sur les plaques commémoratives des maires de notre Petite Patrie.

 

 

Alain-Fournier, rue Cassini

Alain-Fournier, rue Cassini

Alain-Fournier prit son nom de plume en 1907. Cette année-là, il échoua en juillet à l’oral de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, et apprit qu’Yvonne de Quiévrecourt s’était mariée depuis l’hiver dernier. Elle a été l’amour de sa vie, bien platonique au demeurant, et Yvonne de Galais, châtelaine du domaine mystérieux dans Le Grand Meaulnes.

Né le 3 octobre 1886 à la Chapelle d’Angillon dans le Cher. Il a été déclaré à l’état civil Henri-Alban Fournier. Le 26 mars 1910, la Famille Fournier s’installa au 4e étage du 2, rue Cassini. Là, Alain-Fournier se mit pour de bon à l’écriture du Grand Meaulnes, roman ébauché depuis 1905, qu’il finit à cette adresse, une plaque commémorative en faisant foi.

Là, Isabelle, sa sœur et Jacques Rivière, son époux, vécurent 6 mois avant d’aménager au 3e étage du 15 rue Froidevaux. L’ami intime d’Henri-Alban a été secrétaire de rédaction de la Nouvelle Revue Française, la NRF, puis en 1919, directeur jusqu’à sa disparition en 1925. A l’heure actuelle, nous avons du mal à imaginer l’importance de la NRF, elle s’identifie à la riche histoire littéraire du 20e siècleet à celle de l’édition française.

A partir de l’année 1910, Montparnasse devint, quelque part, le pays fraternel du Grand Meaulnes, le merveilleux pays de son cœur. Admirant dans Marie-Claire, « l’art d’écrire des contes qui ne soient pas des poèmes », Alain-Fournier écrivit à Marguerite Audoux, « une payse », et se rendit même au  6e étage du 10, rue Léopold Robert. Il fréquenta, à quelques pas, les Laurens, peintres et sculpteurs, 5, rue Cassini. Proche de Pierre-Albert Laurens, il y croisa  André Gide, condisciple à l’Ecole Alsacienne de l’artiste.

En 1907, notre écrivain revit, 6, passage Montbrun, André Lhote grâce à Rivière. D’ailleurs, le peintre et le  théoricien de l’art cubiste, qui fit école, et le directeur de la NRF furent, à partir de 1920, voisins au 38 bis, rue Boulard. Montparnasse n’est-il pas un archipel des arts et des lettres ?

Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes est, d’ailleurs, honoré  dans un square sis à Plaisance depuis le 2 mai 1973. Son corps n’avait pas encore été retrouvé.  A l’âge de 27 ans, le lieutenant Fournier a été tué, le 22 septembre 1914, au cours du combat des Eparges près de la Tranchée de Calonne. Ce trépas a fait couler beaucoup d’encre. Nous vous en reparlerons au mois de septembre afin d’évoquer le centenaire de sa disparition.

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NOS ACTIVITÉS DE L’ANNÉE 2014

Samedi 25 janvier à 15 heures à la Mairie du XIVème  à la Salle polyvalente

Dans le cadre du centenaire de la guerre de 1914-1918, conférence sur :  « La Grande Guerre à Paris » Par notre sociétaire Roland Berman.

Cette conférence sera accompagnée de la projection de documents divers (cartes postales anciennes,  etc. ) qui nous montreront un peu du Paris de cette époque et les répercussions de la guerre dans la vie des Parisiens et Parisiennes d’alors.

8 mars à 15 heures à la Salle Polyvalente dans le cadre de la Journée de la Femme :

Les femmes dans la Grande Guerre, de la Munitionnette  à la Garçonne par Georges Viaud.

29 mars à 15 heures à la Salle Polyvalente :

Les Quatorziens morts pour la France pendant la Grande Guerre – Qui ? Comment ? Où ? Avec des projections par Jean-Louis Robert.

Une date à retenir : le 17 mai 2014

Dans le cadre de la commémoration en 2014, du centenaire de la déclaration de la  guerre de 1914, le Bureau de la SHA a retenu le principe de l’organisation d’une visite du très intéressant  ‘’ Musée de la Grande Guerre’’ de Meaux. La date de cette excursion est fixée au Samedi 17 mai 2014. Cette excursion d’une journée en car comprendrait aussi la visite de plusieurs monuments commémoratifs situés aux alentours de Meaux.  Nous vous ferons connaitre dans le prochain bulletin les conditions et modalités de cette excursion. Toutefois afin de faciliter l’organisation de cette promenade, nous vous remercions de  bien vouloir nous faire savoir dès que possible, si cette proposition vous intéresse (Secrétariat de la SHA 14 – Mairie du 14ème, place Ferdinant Brunot – 75014).

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Bulletin N°206

 

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Chers Sociétaires,

Nous allons consacrer l’année 2014 aux commémorations  du Centenaire de la Grande Guerre et du 70e anniversaire de la Libération de Paris.

Dans le cadre du Centenaire, le 25 janvier à 15 heures Roland Berman vous présentera La Grande Guerre à Paris. Le 8 mars lors de la Journée de la Femme, votre serviteur vous  exposera Les femmes dans la Grande Guerre, de la Munitionnette  à la Garçonne. Le 29 mars, Jean-Louis Robert vous montrera Les Quatorziens morts pour la France pendant la Grande Guerre – Qui ? Comment ? Où ?

Toutes ces conférences se tiendront bien entendu à 15 heures à la Salle Polyvalente de la mairie.

Yvan Belledame et Jean-Pierre Terseur préparent avec beaucoup de soin pour le samedi 17 mai, une  Visite du Musée de la Grande Guerre à Meaux. Ils demandent vos avis.

Anne-Marie-Dèpaillat et Yvan Belledame organisent également une Visite du Musée Clémenceau à Passy. Elle vous sera communiquée dans le prochain bulletin.

En juin, Georges Grand vous dévoilera l’œuvre de l’écrivain Patrick Modiano et ses liens avec le 14e Arrondissement et la Seconde Guerre Mondiale.

Nous commémoreront le 70e anniversaire de la Libération de Paris à partir du mois d’août de cette année. Nous envisageons deux conférences. La première sera dédiée à la terrible Vie quotidienne des Parisiens et la seconde à La Libération de Paris au fil des destinées exceptionnelles du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc.

Au sujet de la Ferme de Montsouris, le 22 novembre dernier, le promoteur a obtenu le permis de démolir sur toute la parcelle sauf sur le bâtiment de ferme, acquis par la ville de Paris. Pendant la trêve des confiseurs, ils ont commencé la démolition du 26, rue de la Tombe Issoire. Il ne reste, à l’heure actuelle, qu’à abattre le 1er étage et le rez-de-chaussée. Curieusement, nous n’avons pas de nouvelles des fouilles archéologique sur le site votées  par la Ville de Paris.

Quel avenir pour l’Oratoire
de l’hôpital Saint Vincent de Paul ?

Depuis 2010 on a assisté à la disparition programmée de l’Hôpital Saint Vincent de Paul avec, en premier lieu, la fermeture des urgences, puis le transfert progressif de ses divers services soit à Cochin, soit à Necker. A l’heure où nous écrivons il ne reste en fonctionnement sur le site, dans la partie dite ‘’de l’Oratoire’’, que ‘’le Centre d’ Accueil d’Urgence pour l’Enfance ’’. Il s’agit d’un établissement public départemental spécialisé dans l’accueil des enfants nécessitant protection dès la naissance. Le déménagement de ce service public à la Porte des Lilas était prévu pour fin décembre ; il a été reporté au 15 janvier 2014. Une fois ce transfert réalisé que deviendront les locaux abandonnés ? En particulier que deviendra la chapelle dédiée à ‘’la Sainte Trinité et à l’Enfant Jésus’’ située 76 avenue Denfert Rochereau, et dont le portail et la façade avec rosace, sont connus de tous les habitants du XIVème arrondissement ?

img_bul206_05Hospice des Enfants assistés – Carte postale ancienne (Coll. YAB)

Un bref point d’histoire : cette chapelle a été construite entre 1655 et 1657 par l’architecte Daniel Gittard. Elle était le lieu de culte du  noviciat de l’Ordre de l’Oratoire et cela dura jusqu’en 1792 (1). Après la Révolution l’Institution de l’Oratoire devint  à partir de 1814 un hospice pour enfants trouvés de moins de 2 ans. Il faut rappeler qu’un ‘’ tour ‘’ avait été installé  dans le mur  de l’hospice donnant  sur la  rue d’Enfer, appellation à l’époque, de notre actuel boulevard : on pouvait déposer sur la partie du plateau donnant sur la rue, l’enfant  que l’on décidait d’abandonner ; le plateau en tournant faisait entrer l’enfant à l’intérieur des locaux de l’hospice où les sœurs de Saint Vincent de Paul le prenaient en charge. Ce ‘’tour ‘’ a fonctionné jusqu’en 1860, année à compter de laquelle l’Institution de l’Oratoire a pris le nom d’Hospice des Enfants Assistés’’.  Au fil des ans de nombreux bâtiments furent construits et l’ensemble ainsi constitué fut dénommé en 1942, ’’Hôpital-hospice  Saint Vincent de Paul’’. Au sein de cet ensemble hospitalier ’l’Oratoire ‘’ dit aussi la ‘’Pouponnière‘’, a continué de fonctionner  jusqu’à  nos jours.

Donc après transfert, que va devenir ce bâtiment qui a vu passer de si nombreuses générations d’enfants en difficulté ? Le Plan Local d’Urbanisme a classé l’Oratoire dans la catégorie des immeubles à préserver.  Reste la question : comment  sera sauvegardé ce lieu ou une partie de ce lieu, où convergent  tant de mémoires d’adultes, qui, enfants, y ont séjourné ?  Y revenant même pour y retrouver …quelque trace ?

img_bul206_06Hospice des Enfants Assistés – La crèche – Carte postale ancienne (Coll. YAB)

 

C’est la question que s’est posée lors de son départ en retraite Geneviève Lecuyer-Albert longtemps attachée à ‘’l’Oratoire’’ comme psychologue. C’est pour faire en sorte qu’une réponse soit  donnée à cette question qu’elle a décidé, sur une idée de Guillaume Normand, archiviste, de créer avec d’autres collègues, une association dont l’objet est d’œuvrer à ce que, malgré les restructurations et destructions qu’implique, hélas,  toute opération immobilière de l’envergure de celle qui se prépare, cet endroit et ce bel immeuble du XVIIème siècle soient préservés, et deviennent un lieu de mémoire.

img_bul206_07Hospice des Enfants Assistés – La crèche – Carte postale ancienne (Coll. YAB)


La Société Historique du XIVème arrondissement, soucieuse de la préservation des lieux ou chemins de mémoire et du patrimoine de l’arrondissement, a décidé de soutenir les initiatives que cette nouvelle association sera conduite à prendre. Elle demande donc aux sociétaires intéressés par les buts que se donne cette association, de se faire connaitre auprès du signataire du présent article.

Jean-Pierre Terseur

 
LA GRANDE GUERRE …  ET PARIS

28 Juin 1914 : le Président de la République R. Poincaré revient d’une visite à Nicolas II tsar de Russie, sur un navire de guerre.

Ce même jour, à la suite de l’attentat de Sarajevo où périrent le neveu et la nièce de l’Empereur de l’Autriche Hongrie, perpétré par un Serbe, l’Allemagne et l’Autriche adressent un ultimatum à la France et à la Russie les sommant de ne pas mobiliser.

1er août 1914 : mobilisation France, Angleterre Russie. A Paris la foule s’amasse silencieuse, portant des brassards professionnels, les bus sont réquisitionnés, le métro roule normalement, les commerces sont pris d’assaut, on crie « à Berlin », les noms alsaciens ou étrangers sont suspects. La presse est pessimiste : ressortent tristesse, misère, alcoolisme, maladie.

Les combats commencent : en quelques jours Mulhouse occupée comme l’Alsace-Lorraine depuis 1870, est délivrée et reprise quelques jours après par les Allemands. La Belgique et le Nord de la France sont occupés rapidement.

2 septembre : le gouvernement quitte Paris pour Bordeaux. L’exode commence. Les Russes attaquent mais seront défaits à Tannenberg. Les bobards circulent. « L’avance victorieuse » est transformée en « replis stratégiques ». Un million de parisiens quittent la capitale. Le Général Galliéni fait placarder sa fameuse proclamation.

3 septembre : les Allemands sont devant Chelles à 30km de Paris. Tout ce qui roule est réquisitionné, y compris les fameux taxis de la Marne. L’ennemi recule, Paris est sauvé, le front est stabilisé, les tranchées creusées.

La vie parisienne se normalise petit à petit (cinéma, théâtres, cafés), les poilus en permission sont acclamés et parfois critiqués pour leur tenue.

Le mot « boche »apparaît mais il est interdit. On craint la 5ème colonne spécialité allemande d’espionnage. Neuf départements sont occupés en totalité ou partiellement. Les femmes conduisent bus et tram, travaillent la nuit pour de petits salaires.

L’année 1917 est terrible. Les Russes ont cessé le combat, 1 million de soldats allemands sont transférés sur le front de l’Ouest. Les Italiens sont écrasés à Caporetto. Heureusement les troupes américaines débarquent en renfort.

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La tuberculose, la typhoïde, la rougeole font de nombreuses victimes. Les cinémas font le plein. Les films sont muets, médiocres, la musique jouée par un pianiste. La censure veille.

La guerre est aussi navale et aérienne : les avions Taube (pigeons en allemand) lancent des bombes sur Paris. Les zeppelins sont impressionnants mais fragiles. DCA et aviation française les éliminent.

Paris est ensuite bombardée par les gothas, avions comparables à des super bombardiers. Caves et métros servent d’abris dès l’alerte aérienne.

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Mars 1918 : l’armée allemande est à 50 km de Paris qui n’est pas évacuée. Le 22 mars retentissent de très grosses explosions : or le ciel reste vide. Des canons à longue portée bombardent depuis 100 km et non plus 30. La fameuse grosse Bertha est un mortier dont les obus pèsent 100 kg. Le vendredi Saint le 29 mars, un obus fait une centaine de morts dans une église. Les allemands sont à Château Thierry. Les parisiens et banlieusards fuient vers le sud. Une contre attaque alliée repousse l’ennemi. Une attaque d’un genre très différent envahit la France : la grippe espagnole. Ecoles et cinémas sont fermés, l’industrie funéraire et florale est débordée. Les médicaments sont  inefficaces.

La grippe tue environ 90.000 personnes en France.

La grippe recule peu à peu. L’optimisme revient. Les alliés envisagent d’envahir l’Allemagne  qui se déclare trahie par les politiques alors que son armée reste puissante.

Le 11 novembre l’armistice est signé en forêt de Compiègne. Les cloches sonnent, les drapeaux alliés flottent.

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Clémenceau, Foch et les Généraux sont acclamés ainsi que le défilé victorieux des alliés.

400.000 soldats français sont rapatriés via la Suisse et la Hollande restées neutres.

Bilan : 1.400.000 morts, 100 .000 mutilés dont 15.000 « Gueules cassées », 700.000 veuves de guerre. Enfin la paix, la « der des ders » ?

A Mulhouse, le dernier officier allemand à quitter la ville déclare simplement :

« au revoir, nous reviendrons dans 20 ans  ! »
Roland Berman

 

La Ferme de Montsouris

La Ferme de Montsouris a été jusqu’à la Deuxième Guerre Mondiale, une ferme de ville, une ferme de nourrisseurs. Elle était la propriété de l’abbé Keller, l’abbé Pierre des Années Folles. Elle comprenait une laiterie (détruite dans les années 50) ; une grange-fenil (racheté par la ville de Paris, mais que cette dernière refuse de protéger en la classant Monument Historique) ; l’immeuble sur rue, en cours de démolition, a servi de logements pour les garçons vachers et pour des familles dans le besoin grâce à l’abbé Keller et, plus tard, à l’abbé Pierre ; la maison des vachers (détruite par le promoteur en octobre 2011) et la grande cour de ferme (menacée d’être lotie par l’opération immobilière).
Cet ensemble unique est assis sur la Carrière du Chemin de Port-Mahon, datant du Moyen-âge, la seule classée de Paris. Elle est fortement menacée, elle servira de fondation à l’immeuble projeté de 9 étages. Justement selon deux sommités de l’architecture médiévale,
Nicolas Fauchèrre, professeur d’Archéologie Médiévale à l’Université d’Aix-en-Provence et Philippe Plaigneux, professeur d’histoire de l’art médiéval à l’université de Besançon et à l’École nationale des Chartes, la carrière serait totalement dénaturée par la dite opération immobilière. D’ailleurs, le mercredi 12 février à 15 heures au Tribunal Administratif de Paris, 7, rue de Jouy, l’affaire sera jugée. Espérons que la vérité triomphera.
Georges Viaud

Pétition

Pour la Ferme de Montsouris
Depuis la fin des années 90, les différents ministres de la Culture ont délivré systématiquement des autorisations d’urbanisme à un promoteur dont le seul but est d’édifier sur ce site un gigantesque immeuble d’appartements de standing, afin de réaliser une juteuse opération de spéculation immobilière. Si vous n’avez pas internet, veuillez nous écrire, nous le ferons pour vous.

(1) Voir les études d’A. Depoux sur le Noviciat de l’Oratoire et sur l’Hospice des enfants trouvés après 1814 parues dans la Revue d’Histoire du XIVème arrondissement (N° 1 de 1955 et n°3 de 1958)

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Sauvez la dernière ferme de Paris !

Soyez nombreux à signer la pétition

Des Parisiens, le Conseil de quartier Montsouris-Dareau et le Collectif de Port-Mahon et de la Ferme de Montsouris viennent de mettre en ligne une pétition.

Depuis la fin des années 90, les différents ministres de la Culture ont délivré systématiquement des autorisations d’urbanisme illégales à un promoteur dont le seul but est d’édifier sur ce site un gigantesque immeuble d’appartements de standing, afin de réaliser une juteuse opération de spéculation immobilière.

Des Parisiens, le conseil de quartier et le collectif d’associations se sont battus pour que le Monument Historique soit préservé. La justice leur a toujours donné raison.

La Ferme de Montsouris et la Carrière du chemin de Port-Mahon

Il est temps de choisir une alternative à cette opération immobilière, plusieurs organismes et mécènes sont prêts à racheter ce site. Il faut juste une volonté politique. Il est temps de sortir immédiatement de cette impasse.

Pour signer la pétition :

http://www.avaaz.org/fr/petition/PARIS_il_faut_sauver_les…

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