Bulletin intérieur 212

Journal d’une parisienne au temps de guerre : août 1914-novembre 1919

Journal d’une parisienne au temps de guerre : août 1914-novembre 1919 par les élèves de la classe CM1/CM2 de l’école élémentaire, 188, rue d’Alésia, 75 014, Paris. Ils ont été les heureux lauréats du concours, Les Petits Artistes de la Mémoire, organisé par l’ONAC, Office national des anciens combattants et victimes de guerre dans le cadre de la Mission du Centenaire 14-18.
Vous trouverez le compte-rendu et la présentation du journal dans la rubrique La Grande Guerre de 1914 à 1918 où en ouvrant la rubrique, En commémoration de l’année 1914, vous y verrez exposer le compte-rendu de leur magnifique travail de mémoire et d’histoire ainsi que leur admirable journal dans son intégralité.

Mot du président
Chers Sociétaires,
Le chemin de mémoire, le 14e pendant la guerre de 14 a été lancé à l’initiative de Carine Petit, maire du XIVe. Il est le premier, à notre connaissance, dans Paris.
Le samedi 15 novembre, nous avons présenté une conférence sur Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée. Nous nous sommes aidés de la biographie du poète par Laurence Cempa, riche de 800 pages. Nous avons pu ainsi commentés le film de Jean-Marie Drot, A la Recherche de Guillaume Apollinaire. Ils ont su nous révéler son génie ainsi que ses liens profonds avec Montparnasse et notre Petite Patrie.
A la suite, nous avons organisé le jeudi 20 novembre, une visite historique de la mairie où nous avons également raconté l’exposition de Charles Lansiaux présente dans le hall d’honneur et sur les grilles du square Ferdinand Brunot. Le samedi 29 novembre, nous avons visité le Musée Georges Clemenceau, 8, rue Benjamin Franklin, XVIe. Cette manifestation a été admirablement organisée par Anne-Marie Depaillat d’autant plus que la conférencière Laurence Esnieu de l’association Envolées culturelles a été remarquable. La date a été fort bien choisie, nous avons pu ainsi visiter le domicile du Père la Victoire, où il a vécu de 1895 à sa disparition en 1929, dans son état, avant les travaux qui s’achèveront le 5 mai 2015.
Durant l’année scolaire 2013/2014, la classe CM1/CM2 de l’école élémentaire, 188, rue d’Alésia, s’est investie dans le concours de la Mission du Centenaire, Les Petits Artistes de la Mémoire. Sous l’égide du directeur de l’école Gauthier Lechevalier, des enseignantes Mesdames Jaffré et Lakhdar et du professeur d’arts visuels, Béatrice Turquant d’Auzay, artiste-peintre. Ils ont réalisé ainsi un Journal d’une parisienne au temps de guerre : août 1914-novembre 1919, la classe de 25 élèves, dont 3 qui s’exprimaient à peine en français, a reçu plusieurs récompenses. Elles leurs ont été remises les 10 et 11 novembre à l’Hôtel des Invalides et au Palais de l’Elysée.
Jean-Louis Robert et son équipe ont accompli un travail, devrions-nous dire un devoir monumental d’histoire et de recherche. D’après les livres d’or de la Grande Guerre des mairies de Paris, ils ont ainsi relevé 89 163 noms. Le monument virtuel aux morts parisiens de la Grande Guerre sera présenté vers la fin décembre.
La première manifestation de l’année sera l’exposition sur L’Oratoire, avenue Denfert-Rochereau du 19 janvier au 1er février 2015.

En 2014, il est une année rare où nous avons commémoré les débuts fracassants de la Grande Guerre, il y a cent ans, ainsi que le 70e anniversaire de la Libération de Paris, heureux prélude à la libération de la France. En 2015, nous célébrerons la mémoire de la deuxième année de la Grande Guerre et le 70e anniversaire de la fin de Seconde Guerre Mondiale qui a été signée le 8 mai 1945. Au fil des commémorations, nous pensons à cette guerre de trente ans, selon l’expression du Général de Gaulle, qui a généré deux guerres mondiales et plus de 78 millions de morts. Nées de la guerre franco-prussienne et des rivalités économiques et politiques de la Belle Epoque, elles se sont poursuivies par la Guerre Froide. Espérons qu’elles ont été les Der des Ders.

Nous voulons également vous présenter tous nos meilleurs vœux pour l’année 2015.

Georges Viaud

Monument aux morts de Gilbert Privat  dans l’escalier d’honneur de la mairie du XIVe arrondissement Photographie de Magalie Méche

Monument aux morts de Gilbert Privat
dans l’escalier d’honneur de la mairie du XIVe arrondissement
Photographie de Magalie Méche

Le monument virtuel des morts parisiens pour la France

Le monument virtuel aux morts parisiens de la Grande Guerre devrait être ouvert d’ici la fin de décembre 2014 ; sauf retard pris par les services de la Ville.
Le monument virtuel a été établi à partir des listes de noms présents sur les Livres d’or déposés dans les mairies d’arrondissement de Paris.
Il faut savoir que Paris fait partie des très rares communes de France à ne pas avoir dressé un monument aux morts où figurent les noms des morts pour la France de la commune. Seuls deux arrondissements, les sixième et septième arrondissements donnent à voir cette liste sur un monument. Les Parisiens ne pouvaient donc connaître aisément les noms de leurs morts.
Ce sera chose faite pour les 89163 noms relevés dans les Livres d’or (à l’exception du 3e arrondissement où le Livre d’or a été perdu).
Le monument virtuel fonctionnera aussi comme une base de données, car les informations des livres d’or ont été enrichies d’informations provenant du site Mémoire des Hommes. On disposera donc des noms des morts, de leur unité, de la date de leur décès et du lieu de celui-ci, et enfin de l’arrondissement où ils habitaient. D’autres informations seront accessibles en questionnant par mail le site.
Le monument virtuel aux morts parisiens de la Grande Guerre rend ainsi un hommage moderne à ceux qui ont été victimes de la grande boucherie. Il démontre que les Parisiens ont pris toute leur part du sacrifice.
Il a été réalisé par une équipe dirigée par le professeur Jean-Louis Robert, membre de notre société.

orphelins de la guerre

Exposition sur l’Oratoire, avenue Denfert-Rochereau

Exposition sur l’Oratoire, avenue Denfert-Rochereau

Au mois de janvier de cette année le Centre d’accueil Saint Vincent de Paul installé boulevard Denfert- Rochereau a été fermé et son activité transférée à la porte des Lilas. Cette fermeture est intervenue après 2 siècles de fonctionnement. C’est en effet en octobre 1814 que les bâtiments et la chapelle du noviciat de l’Oratoire, ordre fondé en 1611 par le Cardinal Bérulle et supprimé en 1793 par la Convention, ont été affectés à l’accueil des enfants orphelins de Paris.

Très vite le sentiment que la disparition de ce centre ne pouvait se réaliser dans une indifférence complète, s’est imposé et une association « Mémoires du centre d’accueil Saint Vincent de Paul » réunissant des anciens personnels du Centre, des historiens et des pupilles, s’est donné comme objectif de faire reconnaitre à ce lieu, sa dimension mémorielle. En effet cette chapelle et les bâtiments du noviciat ont été pendant de nombreuses générations, des lieux de vie, sinon de survie, pour des milliers d’enfants dans le malheur. Et selon les dires de personnes y ayant travaillé, nombre d’entre eux une fois adultes, reviennent revoir ce centre toujours présent dans leur mémoire.
Une autre conséquence de la fermeture du centre a été de libérer les locaux du noviciat, en particulier, la chapelle dont l’intérêt historique et architectural doit être souligné. Cette chapelle a été construite en 1657 sous le règne du Roi Soleil, par Daniel Gittard, architecte important qui a participé à l’édification de nombreux édifices, notamment à Paris, les églises Saint Sulpice et Saint Jacques du Haut Pas. Remontant au XVIIe siècle la chapelle de l’Oratoire est ainsi avec le cloitre de Port Royal l’un des plus anciens bâtiments de notre arrondissement. La SHA est donc pleinement justifiée de se préoccuper de l’avenir et de la préservation de ce bâtiment dont le classement comme monument historique lui apparait désormais, prioritaire.
L’organisation avec l’appui de Madame la Maire, d’une exposition sous le titre ‘’A Saint Vincent de Paul deux siècles d’accueil des enfants à Paris’’ découle ainsi d’une démarche conjointe des 2 associations en vue d’informer le public du 14e arrondissement sur l’apport de ce centre d’accueil dans l’évolution de la pédiatrie et d’inscrire cette histoire dans la mémoire collective, mais aussi d’attirer son attention sur la valeur architecturale de la chapelle et sur la nécessité de la préserver de toute aventure urbanistique destructrice.
Cette exposition se déroulera dans le hall d’honneur de la Mairie du XIVe à compter du 19 janvier jusqu’au 31 janvier 2015. Monsieur Normand, Président de Mémoires du centre d’accueil Saint Vincent de Paul nous proposera le samedi 24 janvier 2015 une conférence sur l’histoire de l’enfance abandonnée. Nous vous y attendrons nombreux.
Jean-Pierre Terseur

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.
Winston Churchill

Devoirs de commémoration, de mémoire et d’histoire
Le devoir de mémoire est sur toutes les lèvres depuis les années 1990. Il vrai que nous avons chacun de nous, une histoire personnelle et familiale avec les deux guerres mondiales du XXe siècle. Or, Nous nous devons « d’effectuer une distinction essentielle entre le « devoir de mémoire » et le « devoir d’histoire » afin de lever toute ambiguïté concernant l’emploi de ces deux termes ».
Il est vrai, d’autant plus, que nous vivons une période à la croisée des chemins. Malheureusement, les témoins de la Seconde Guerre Mondiale sont de moins en moins nombreux. Nous allons ainsi passer « de la mémoire vécue à l’histoire ». Ne voulant pas oublier le sacrifice et le martyr de nos devanciers, il nous faut dire que « cette mémoire, qui a vécu, doit demeurer vivante dans les cœurs et dans les esprits ». D’ailleurs, pendant longtemps, la mémoire a recouvert l’histoire tout en rappelant qu’histoire et mémoire ne sont pas forcément semblables.
Charles Péguy avait écrit dans Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne , essai resté à l’état de manuscrit, composé entre 1912 et 1913 . « L’histoire est essentiellement longitudinale, la mémoire est essentiellement verticale. L’histoire consiste essentiellement à passer au long de l’évènement. La mémoire consiste essentiellement, étant dedans l’évènement, avant tout à n’en pas sortir, à y rester et à le remonter en dedans. La mémoire et l’histoire forment un angle droit. L’histoire est parallèle à l’évènement, la mémoire lui est centrale et axiale ».
Nous nous devons de réconcilier les deux. Il y a aussi à privilégier la mémoire au service de l’histoire.
Le devoir de mémoire n’est point seulement l’hommage de la nation lors des célébrations en hommage aux deux guerres mondiales. Rappelons que commémorer, c’est se remémorer ensemble, au sens étymologique du terme. Le mot devoir, nous vient du latin « debere », de même sens, il apparait dans les Serments de Strasbourg de 842, « il doit », s’écrivant « deveir » puis devoir. Le terme mémoire provient du latin « memoria » qui a pris racine dans le grec par le nom de Mnémosyne, mère des Neuf Muses. « Pour la plupart de nos sources, le rattachement du mot muse à la famille ne fait aucun doute ; il se ferait par l’intermédiaire par l’intermédiaire d’une racine *MON-TWA, extension de ME(N)-[penser]. Dérivés : musique, musée, mosaïque… »
Prenons garde à ne pas muséifier le devoir de mémoire, il a besoin de son frère d’armes, le devoir d’histoire. N’oublions pas que « le souvenir de la bestialité humaine – les conditions dans les lesquelles, elle a pris forme – est à conserver impérativement ».
Georges Viaud

Les Activités de l’année 2015
Les conférences auront lieu
À la salle polyvalente à 15 heures

Du 19 janvier au 1er février 2015: Exposition sur Saint-Vincent de Paul dans le hall d’honneur de la mairie.
Le 24 du mois : Conférence sur L’Histoire de l’enfance abandonnée par Guillaume Normand, président de l’association Mémoires du centre d’accueil Saint Vincent de Paul.
Le 7 Février : Conférence par Roland Berman sur Les demeures parisiennes de Chateaubriand. Celle où il a vécu le plus longtemps de 1826 à 1838, était à l’Infirmerie Marie-Thérèse, sise à l’époque, 86-88, rue D’Enfer, et actuellement, 88-92, avenue Denfert-Rochereau.
Le 21 mars : Les Artistes et la Commune par Jean-Louis Robert.
Le 4 Avril : Conférence sur l’Ordre de la Libération et les Compagnons ayant un lien avec le XIVe, entre Résistance, Libération de Paris et cimetière du Montparnasse.
Le 11 avril : Les Artistes et les Ecrivains à Montparnasse en partenariat avec le CASA.

Programme de mai à novembre de l’année 2015

En mai, nous vous présenterons Les Policiers Rebelles, de la Résistance à la Libération de Paris, de Louis Brélivet à Honneur de la Police. Louis Brélivet, policier, a été le premier martyr de la libération de la capitale et Honneur de la Police qui est parti du café le Fontenoy, 34, rue de Vanves, le 19 août 1944 afin de prendre la préfecture de Police..
En juin, nous vous raconterons lors d’une conférence, l’histoire de la Cité Universitaire et de son 90e anniversaire. La première fondation, la Maison Deutsch de la Meurthe a été inaugurée le 9 juillet 1925. Le même mois, nous visiterons le Musée de l’Ordre de la Libération.
En septembre, nous serons présents au Forum de la rentrée et aux Journées du Patrimoine. Nous vous présenterons aussi grâce à Bernard Piccoli, président de l’association des Amis de Louis Pergaud, la vie de l’écrivain, prix Goncourt 1910, qui a demeuré, 3, rue Marguerin où il écrivit La Guerre des Boutons. A la fin du mois, nous visiterons également la Cité Universitaire.
D’octobre à novembre, du Père Corentin Cloarec à Jean Texcier, nous ferons le lien entre la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale. Ils ont été des combattants valeureux lors de la première et de grands résistants lors de l’Occupation nazie de Paris.
Cette partie du programme de l’année 2015 est susceptible d’être modifiée en fonction de l’actualité.

1 Devoir de mémoire et d’histoire, travail de mémoire et d’histoire
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/1316458677901/0/fiche___ressourcepedagogique/
2 Charles Péguy (1873-1914) Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne
http://data.bnf.fr/11982257/charles_peguy_clio__dialogue_de_l_histoire_et_de_l_ame_paienne/
3 Citations et extraits de textes sur la mémoire
http://www.histoire.ac-versailles.fr/old/pedagogie/terminales/memoire2.htm
4 Les grandes familles de mots, 2e édition
books.google.fr/books?isbn=1471046281 / Jean-Claude ROLLAND – 2012
… le latin memento et le latin memoria, «mémoire» est purement accidentelle, memoria descendant d’une autre racine indoeuropéenne, la racine *(S)MER -…
François Bédarida, Mémoire et conscience historique dans la France contemporaine, in Histoire et mémoire, CRPD de Grenoble, 1998.

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Bulletin intérieur 211

Les enfants ne connaissent plus que les jeux de guerre, voici de futurs poilus qui attendent l'ennemi de pied ferme. Derrière, la chapelle du cimetière du Montparnasse. Paris, avril 1915. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939). Bibliothèque historique de la Ville de Paris. © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet[1]

Les enfants ne connaissent plus que les jeux de guerre, voici de futurs poilus qui attendent l’ennemi de pied ferme. Derrière, la chapelle du cimetière du Montparnasse. Paris, avril 1915. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939). Bibliothèque historique de la Ville de Paris. © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet[1]

Mot du président
Chers Sociétaires,
L’année 2014 s’achève par la commémoration de la première année de la Grande Guerre. Il est évident qu’il y aura des célébrations jusqu’en 2018.

Voulant donner de l’ampleur au Centenaire de la Grande Guerre, Carine Petit, maire du 14e, a voulu lancer Le chemin de mémoire : Le 14e pendant la guerre de 14. Il se tient à la mairie une exposition de 24 images de Charles Lansiaux qui seront présentes du 3 au 23 novembre 2014 dans le hall d’honneur et sur les grilles du square Ferdinand Brunot, organisée par Danièle Pourtaud, chargée du Patrimoine, dans le cadre du Mois de la Photographie, présenté à la mairie annexe comme chaque année. Du 10 au 23 du mois, le chemin de mémoire dans l’arrondissement est visible sur 11 points de la mairie au boulevard de Port-Royal en revenant par la place Denfert-Rochereau. Le 16 novembre à 15 h., au départ de la mairie, il y aura une promenade urbaine où nous vous guiderons sur le chemin de mémoire dans l’arrondissement. Le vernissage de la manifestation aura lieu le 10 du mois à 18 h. dans le hall d’honneur, il sera suivi à 18 h. 30 à la salle des Mariages, d’un spectacle intitulé Quand les femmes écrivent leur guerre par la Compagnie Autrement.

L’année dernière, avec un grand talent, Georges Grand nous a fait découvrir Patrick Modiano, au fil de ses romans se passant dans le 14e, l’écrivain ayant demeuré rue du Père Corentin. Nous sommes très fiers de compter parmi les prix Nobel de littérature du 14e, Patrick Modiano pour son Art de la mémoire sous l’Occupation, le premier étant Romain Rolland en 1915, il demeurait alors 3, rue Boissonnade.

L’association de défense du patrimoine du 130, rue du Château nous alerte sur les problèmes rencontrés dans la défense de l’atelier de Pierre Polbert qui est menacé. D’ailleurs, les membres veillent sur un patrimoine rare.

Le samedi 18 octobre, Francis Mandin a levé avec beaucoup d’ardeur et de passion, le mystère du faux Château du Maine. De nombreuses questions furent posées…
Le samedi 15 novembre se tiendra la conférence avec projection, consacrée à Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée. L’apatride aux origines incertaines s’est plu à Montparnasse parmi les artistes et les écrivains de la Belle Epoque à la Grande Guerre. Nous vous le raconterons tout en écoutant des extraits du documentaire sur Guillaume Apollinaire des Heures Chaudes de Montparnasse de Jean-Marie Drot.
Le jeudi 20 novembre, nous vous invitons à une visite historique de la mairie avec également la présentation de l’exposition du photographe Charles Lansiaux.
Le 29 novembre à 14h. 45, nous avons rendez-vous au Musée Georges Clemenceau. Cette visite est organisée par Anne-Marie Depaillat. Vous y serez guidés par Stéphanie, votre conférencière.

Du 19 janvier au 1er février 2015 dans le hall d’honneur de la mairie, il y aura l’exposition sur les Enfants Assistés à l’hôpital Saint-Vincent de Paul, Elle est organisée par l’association Mémoires du centre d’accueil Saint-Vincent de Paul et votre société.
Rappelons qu’il n’y a pas de séparation entre l’histoire locale et l’histoire globale. La présentation de l’expérience d’un individu, d’un groupe où d’un espace n’est qu’une modulation de l’histoire globale. Il n’y a point de divorce entre la petite et la grande histoire.
Georges Viaud

130, rue du Château,  l’Atelier de Pierre Polbert menacé ?

130, rue du Château,
l’Atelier de Pierre Polbert menacé ?

La saga du 130 rue du Château se poursuit avec, depuis la démolition du passage faubourien (voir le bulletin de juin 2012), une série d’infiltrations dans le sol crayeux et sablonneux qui déstabilisent les bâtiments voisins. Déjà au 132, se fissure l’atelier de l’artiste verrier arts déco Pierre Polbert qui exposait ses « aquariums lumineux » dans les divers salons des années 20. On voit ci-dessus certaines des créations lumineuses de cet artiste injustement méconnu qui sillonnait la France pour exposer et détailler ses innovations. La Tribune de Marseille de décembre 1928 l’appelait ainsi le « magicien de la lumière ».
L’impéritie des acteurs de ce dossier du 130, prévenus de longue date de la fragilité du sous-sol, va-t-elle déboucher sur la démolition des bâtiments voisins ? Peut-être l’objectif est-il de niveler la rue du Château pour en faire un alignement de bâtiments « modernes » aux façades aussi insipides que déprimantes comme certaines voies du quartier en donnent le triste exemple.
Afin d’en savoir un peu plus et d’éviter ce laminage du quartier, une association de riverains s’est créée.
Pour toute information : riverains130chateau75014@gmail.com

 

Guerre 1914-1918. Paris. Les mairies et les commissariats - Mairie du 14e arr. Les queues deviennent de plus en plus longues.  Les agents de police assurent le service très aimablement.  Photographie de Charles Lansiaux (1855-192.). Tirage argentique monté sur carton. 10-20 août 1914. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet2

Guerre 1914-1918. Paris. Les mairies et les commissariats – Mairie du 14e arr.
Les queues deviennent de plus en plus longues.
Les agents de police assurent le service très aimablement.
Photographie de Charles Lansiaux (1855-192.). Tirage argentique monté sur carton. 10-20 août 1914. Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
© Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet2

Le photographe Charles Lansiaux (1855-1939 ?)
Les photographies présentées ont été prises par le photographe Charles Lansiaux, bien oublié au demeurant. Il a fallu l’exposition, Paris 14-18, La guerre au quotidien, organisée par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, pour qu’il sorte des limbes de l’histoire.
Cette manifestation s’est tenue du 15 janvier au 15 juin 2014 à la Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris, 22, rue Malher, 4e, les commissaires étant André Gunthert, historien des cultures visuelles à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, avec la collaboration d’Emmanuelle Toulet, conservatrice générale de ladite bibliothèque. Ils ont œuvré sous l’égide de Danièle Pourtaud alors Adjointe au maire de Paris en charge du Patrimoine.

Charles Lansiaux est né le 9 mars 1855 à Aniche dans le département du Nord. En 1881, il s’installa à Paris où il exerça le métier de coupeur de verre. Il était déjà passionné de photographie. En amateur autodidacte, il a mis au point de nombreuses améliorations techniques. Il déposa ainsi 10 brevets portant sur l’éclairage artificiel au magnésium et sur la vitesse des prises de vue. Ses innovations ont été mises sur le commerce lui ouvrant la reconnaissance des principales revues de photographie. En 1895, il a été le lauréat du prestigieux Concours international de la Goutte d’eau. Il s’agissait de décomposer en images successives le mouvement d’une goutte d’eau dans sa chute.

Cette récompense, lui apporta une certaine notoriété. En 1900, il devint ainsi photographe professionnel, se mettant, d’ailleurs, à son compte en 1903. A l’âge de 48 ans, il installa son atelier de photographie au 83, rue de la Tombe Issoire où il exerça jusqu’en 1909 puis au 2e étage, 4, villa Saint-Jacques.

Photographe de Paris, il a réalisé pour la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, à partir du 2 août 1914, un reportage intitulé Aspects de Paris pendant la guerre. Il prit 953 photographies qui ont été vendues à ladite bibliothèque.

Le 16 août 1916, il devint le photographe attitré du Casier archéologique artistique et pittoresque de la Commission du Vieux Paris. Entre mai 1917 et mars 1921, il livra à la dite Commission une série de 30 images sur les affiches apposées sur les murs de Paris, travaillant également pour le Musée Carnavalet. En juillet 1917, une série de 13 images a été consacrée aux jardins potagers de l’Enceinte de Thiers. En mars et avril 1918, elle est suivie par celle de 26 photographies sur les dégâts des bombes allemandes sur la ville de Paris. En janvier 1919, il photographia les inondations de Paris. La même année, les 13 et 14 juillet 1919, il photographia les Fêtes de la Victoire.

Après la guerre, entre le 23 juillet 1919 et le 6 mars 1920, il lui est demandé de réaliser pour la ville de Paris, un reportage sur les fortifications de Paris, sorte de pré-inventaire avant démolition. En 1921 à 66 ans, cessant son activité, il cédera son atelier, 4, villa Saint-Jacques à son ami, Edouard Desprez qui lui succéda au Casier archéologique. D’après les différentes sources qui ont été consultées, on ignore à ce jour ce qu’il est devenu après cette date. Il serait décédé en 1939, à l’âge de 84 ans…

Charles Lansiaux nous a légué un patrimoine inestimable où il fait preuve d’un œil aiguisé : « Entre photographie documentaire et témoignage humaniste. ».
Georges Viaud


Petite musique bibliographique Ouvrages

André Gunthert et Emmanuelle Toulet, Paris 14-18, la guerre au quotidien, photographies de Charles Lansiaux, Paris bibliothèques, Paris, 2014.
Philippe Meillot, Paris en guerre, 1914-1918, Le quotidien des femmes, des enfants, des vieillards, des embusqués et des profiteurs, Omnibus, 2014.
Sites internet
Charles Lansiaux
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Lansiaux
Revue Regain
http://www.revueregain.com/la-memoire-de-charles-lansiaux/

Place du Petit-Montrouge. Petit veau né le jour de la victoire de la Marne,  dans le groupe de vaches laitières du XIVème arr, On lui a donné le nom de Victoire.  Paris, 14 septembre 1914. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939).  Bibliothèque historique de la Ville de Paris. © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet 3

Place du Petit-Montrouge. Petit veau né le jour de la victoire de la Marne,
dans le groupe de vaches laitières du XIVème arr, On lui a donné le nom de Victoire.
Paris, 14 septembre 1914. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939).
Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
© Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet 3

Les Œuvres sociales de Ferdinand Brunot, Maire de la Grande Guerre

L’Union des Œuvres de Guerre du XIVe
A la date du 13 août 1914, alors que les soldats français se battaient en Alsace et en Lorraine lors de la Bataille des Frontières, le maire Ferdinand Brunot (1866-1939), se considérant « comme mobilisé civil à son poste », créait l’Union des Œuvres municipales de Guerre réunissant les œuvres municipales et les sociétés de bienfaisance, fondées par l’initiative privée. « On peut dire que la Mairie du XIVe, loin de la politique et de la religion, fut bien la Maison commune, ouverte à tous. » Elle vint également en aide aux réfugiés français ou alliés et aux étrangers…

Cette armée de la charité fit du XIVe arrondissement l’un des plus actifs de Paris. Ferdinand Brunot « aimait raconter l’ahurissement d’un fonctionnaire que la Préfecture de la Seine avait envoyé pour inspecter ses services, et qui s’émerveillait du travail et de l’intelligence des employés : les employés étaient des professeurs de la Sorbonne et des membres de l’Institut, qui s’étaient généreusement mis à la disposition de Brunot pour l’aider. »
Dans tout l’arrondissement, il y eut 88 adresses d’œuvres sociales d’assistance et de solidarité publique et privée qui ont été gérées où soutenues par la mairie.

Les Sections municipales des Œuvres de Guerre
Le Comité de Patronage avait notamment pour personnalités, Mme Raymond Poincaré, l’épouse du président de la République, MM. Bracke et Poirier de Narcay, députés du XIVe, M. Théodore Steeg, ancien député de l’arrondissement et sénateur de la Seine, M. Jules Hénaffe, conseiller municipal, M. Mesureur, directeur de l’Assistance Publique et les barons de Rothschild, banquiers à ladite fondation…

La première des sections municipales était consacrée à l’Œuvre des Soupes ouvrières, la deuxième à l’Œuvre du Chauffage, la troisième à l’Œuvre du Vestiaire, la quatrième à l’Œuvre des secours individuels en argent, la cinquième à l’Œuvre de La Vie à son prix et la dernière à l’Œuvre des Amis des Orphelins de la Guerre.
Fondée par Madame Couyba, l’épouse du sénateur de la Haute-Saône, qui fut notamment ministre du Travail et de la Prévoyance du 13 juin au 26 août 1914 dans le gouvernement de René Viviani, au temps de la déclaration de la Grande Guerre, L’Œuvre municipale des Soupes ouvrières, était présidée par Madame Marie-Renée Brunot, l’épouse du maire.

Les Soupes Ouvrières furent ouvertes le 19 août à 10 heures du matin. Quatre fourneaux, (dans le sens de cuisine), étaient : 188, rue d’Alésia, 39, rue Dareau, 22, rue de Médéah, voie aujourd’hui disparue, et à la mairie, place de Montrouge, dans le local prêté par les Soupes Populaires. Nous remarquons leur position se situant géographiquement aux quatre coins de l’arrondissement. Les dépourvus avaient une carte octroyée par un bureau dirigé par Madame Brunot, après enquête, les dames déléguées s’employant à solliciter des dons en argent et en nature.
Les bénéficiaires des Soupes Ouvrières recevaient journellement : « un bouillon instantané, un morceau de charcuterie, un pâté et des sardines ou 250 gr de riz ». Du 19 août 1914 au 26 juin 1915, cette œuvre distribua 136 043 litres de soupes et 7 500 litres de lait. Se rendant compte de l’inappétence touchant les dons en soupe, elle s’associa avec les Soupes Communistes de la SFIO fournissant ainsi deux repas copieux à 0 fr 40, composés de 460 gr de pain, d’une tranche de viande, de deux portions de légumes et d’un 1/2 litre de bouillon. Cette fondation commune prit le nom de Repas populaires – soupes populaires et communiste réunies – où la clientèle était servie par quartier.
L’Œuvre municipale du Chauffage répartissait du charbon aux nécessiteux. Notons que les intéressés étaient livrés à domicile à n’importe quel étage qu’ils soient d’un sac de charbon de 50 kilogrammes. Le bon de chauffage, indivisible et incessible était renouvelable tous les 20 jours. Il bénéficia à 3 973 familles qui touchèrent deux à trois sacs, dont un total de 10 366 bons a été distribué. Cette œuvre fonctionna jusqu’à fin décembre 1916 où : « les plus pauvres ne payaient rien, les autres donnaient un sou par jour, soit un 1 franc par sac, l’Œuvre assurant les 4/5e de la dépense. ». La Ville de Paris débuta à cette dernière date, la distribution du charbon. Rappelons que les hivers des années 1914-1915 et 1915-1916 ont été extrêmement rigoureux.

L’Œuvre municipale du Vestiaire était, 12, rue Mouton-Duvernet, elle a été fondée le 1er septembre 1914 ne fonctionnant que le 15 du mois. Agrée et subventionnée par le Secours National, elle distribua du 15 septembre 1914 au 31 août 1915, 4 889 paires de chaussures, habits et sous-vêtements. En 1916, la reprise du travail amena la diminution des objets distribués.

Les Œuvres des Secours individuels en argent venaient en aide aux familles éprouvées par les hostilités, en faveur desquelles ni le Secours National ni l’Assistance publique ne pouvaient intervenir d’une façon efficace.

L’Œuvre municipale de La Vie à son prix a été fondée en février 1915, également appelée « Intérêt commun du XIVe ». la société coopérative de consommation avait été installée, aux 94 et 198 de l’avenue du Maine, au magasin Aux Elégantes et au Palais d’Orléans. Elle cédait de solides repas au prix de 75 centimes (15 sous) où chacun était garni : « d’un bol de bouillon, d’une louche de légumes, de 100 grammes de viande, d’un dessert et de 225 grammes de pain ». Cette coopérative servait quotidiennement 1 500 repas.

L’Œuvre municipale des Amis des Orphelins de la Guerre a été fondée par sa présidente, Madame Marie-Renée Brunot en mars 1916. L’œuvre, qui soutenait également les veuves de guerre, veillait sur plus de 1000 enfants. Il y avait ceux que les veuves ou les familles avaient inscrits dont nous ignorons le triste nombre, les 305 trouvés grâce au recensement général des enfants sans père, réalisé d’après les fiches du bureau de renseignements militaires de la mairie, et les 700 qui ont été adoptés et dotés par la Fraternité Franco-Américaine.
Dans cette œuvre municipale, les orphelins y avaient « par respect… pour les morts, la plus parfaite liberté de conscience ». N’étaient-ils pas deux fois sacrés « puisque la plupart d’entre eux étaient entrés dans la vie pendant que leurs pères souffraient au front où ils luttaient pour défendre leur foyer et préparer à leurs descendants une existence libérée, sans doute à tout jamais, de l’odieuse menace teutonne ». Pris dans l’effort de la guerre, l’Etat français qui avait tardé à s’occuper des orphelins, laissant leur sort à l’initiative privée et communale, ne proclama la loi sur les pupilles de la Nation que le 24 juillet 1917. Les Adoptés par la Nation bénéficièrent ainsi d’une législation unique en Europe. A l’origine de cette loi, il y eut Léon Bourgeois (1851-1925) qui a été, entre autres, préfet, député, sénateur, neuf fois ministre, président du Conseil et du Sénat, prix Nobel de la Paix, président de la Société des Nations et chantre du Radicalisme.

N’oublions pas de grâce de rendre également hommage aux femmes de l’immense armée de la charité, aux Anges blancs, les infirmières, aux marraines de guerre, aux munitionnettes, aux paysannes… En 1915, le généralissime Joffre n’avait-il pas déclaré : « Si les femmes, qui travaillent dans les usines, s’arrêtaient vingt minutes, les Alliés perdraient la guerre. »
Georges Viaud

Petite musique bibliographique Livrets
Préfecture de Police, 2e division, Bureau de Travail et de la Prévoyance sociale, Exécution de la loi du 30 mai 1916, Liste des Œuvres de Guerre, Paris, 1918, p. p. 7, 9, 11, 13, 14, 16, 26, 27, 29, 31.
Manuscrit
Gilbert Perroy, Œuvres Sociales de la Grande Guerre, Notes circonstanciées – Archives de la SHA 14.
Ouvrages
Jean-Emile Bayard, Montparnasse, hier et aujourd’hui, ses Artistes et Ecrivains Etrangers et Français les plus célèbres, Jouve & Cie Editeurs, Paris, Juin 1927, pp. 349-362.
Jean-Paul Crespelle, La vie quotidienne à Montparnasse à la grande époque (1095-1930), Librairie Hachette, Paris, 1976, Les Années noires, pp. 99-120.
Philippe Meillot, Paris en guerre, 1914-1918, Le quotidien des femmes, des enfants, des vieillards, des embusqués et des profiteurs, Omnibus, 2014.
Thèses
Charles Bruneau, Ferdinand Brunot, pp. 20-21 in Claude Choley, Ferdinand Brunot, professeur, militant, maître à penser : un « Mandarin » sous la Troisième République, Vol. III, p. 696.
Sites Internet
La Bataille des Frontières
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Fronti%C3%A8res
La Munitionnette
http://fr.wikipedia.org/wiki/Munitionnette#cite_note-3

Mairie du XIVe arrondissement de Paris 4

Mairie du XIVe arrondissement de Paris 4

Les Activités en novembre
de la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement

Apollinaire, le soldat à la tête bandée

Apollinaire, le soldat à la tête bandée

Samedi 15 novembre à 15 heures à la salle polyvalente de la mairie du XIVe arrondissement, 2, place Ferdinand Brunot :
Conférence sur Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée.
Evoquez Apollinaire, c’est remémoré l’histoire d’un apatride, aux origines incertaines, né à Rome, qui est devenu l’un des plus grands poètes de la langue française du XXe siècle. Riche d’un talent protéiforme, il a été critique d’art et littéraire, conteur, directeur de revue, éditeur et journaliste. Ami des peintres, il fut un grand défenseur de l’art moderne tout en ouvrant de nouveaux chemins à la poésie de la Belle Epoque. Notre chantre de la modernité ne pouvait que fréquenter notre belle Petite Patrie. Nous vous le raconteront tout en vous présent des extraits du film sur Apollinaire dans les Heures chaudes de Montparnasse.

Haut-relief de la mairie annexe du XIVe 6

Haut-relief de la mairie annexe du XIVe 6

Jeudi 20 novembre : rendez-vous la mairie du XIVe, 2, place Ferdinand Brunot
Nous organisons le jeudi 20 novembre à 15 heures, une visite historique de la mairie ainsi que la présentation de l’exposition du photographe Charles Lansiaux. Durant la Grande Guerre. Il demeurait, d’ailleurs, au 2e étage de l’immeuble situé, 4, villa Saint-Jacques. Il a fait près de 1000 photographies dans tout Paris dont environ 200 dans notre arrondissement.

Bureau du Tigre au Musée Georges Clemenceau 8

Bureau du Tigre au Musée Georges Clemenceau 8

Samedi 29 novembre à 14 heures 45, Visite du Musée Clemenceau, 8, rue Benjamin Franklin dans le XVIe arrondissement
Paris s’enorgueillit de faire honneur à Georges Clemenceau grâce à l’un des deux seuls musées qui lui est consacré. Au moment où abondent les commémorations de la Grande Guerre, il nous est apparu indispensable de mieux faire connaissance avec le « Père la Victoire », cette personnalité hors du commun, reconnue même par les Etats-Unis qui ont donné son nom à une ville de l’Arizona : « Clemenceau ».
La SHA 14 vous propose de le découvrir le SAMEDI 29 NOVEMBRE à 15 heures dans le cadre d’une visite commentée par une conférencière du musée.
– Rendez-vous à 14 h 45 à l’entrée du Musée ;
– Adresse : 8, rue Benjamin Franklin, 75016, Paris ;
– Accès : Métro Passy, autobus, N° 39, 22 et 72 ;
– Frais : 10 euros par personne.
Le billet de 10 euros est à prendre individuellement au musée. Le nombre de participants est limité à 15 personnes. Vous y serez accueillis par Stéphanie, votre conférencière.

Hospice des Enfants Assistés – La Crèche 9

Hospice des Enfants Assistés – La Crèche 9

A noter sur vos agendas :
L’exposition de l’association Mémoires du centre d’accueil Saint-Vincent de Paul et de la SHA 14
Madame Petit, Maire du XIVème arrondissement, vient de donner son accord pour que nous organisions à la Mairie avec l’association Mémoires du centre d’accueil Saint Vincent de Paul, une exposition retraçant ce que fut pendant 2 siècles jusqu’à son transfert en janvier 2014 dans de nouveaux locaux à la Porte des Lilas (1), l’activité du centre d’accueil des enfants trouvés ou en difficulté, situé dans la Chapelle de l’Oratoire, boulevard Denfert Rochereau. Cette exposition, qui se déroulera du 19 janvier au 1er février 2015 dans le hall d’entrée de la Mairie, nous permettra aussi de faire apprécier la qualité architecturale de ce bâtiment construit en 1657 par Daniel Gittard. A noter sur vos agendas.

Jean-Pierre Terseur
(1) Voir l’article : Quel avenir pour l’Oratoire de l’hôpital Saint Vincent de Paul ?
Dans le bulletin n° 206 de la SHA de janvier 2014

Guerre 1914-1918. Les quêtes. Journée des Orphelins de la Guerre.  Les quatre sœurettes surveillent l'entrée du métro Denfert-Rochereau  et se précipitent à l'arrivée des voyageurs. . Paris (XIVème arr.), 27 juin 1915. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939). Bibliothèque historique de la Ville de Paris. © Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet 9

Guerre 1914-1918. Les quêtes.
Journée des Orphelins de la Guerre.
Les quatre sœurettes surveillent l’entrée du métro Denfert-Rochereau
et se précipitent à l’arrivée des voyageurs.
. Paris (XIVème arr.), 27 juin 1915. Photographie de Charles Lansiaux (1855-1939). Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
© Charles Lansiaux / BHVP / Roger-Viollet 9

A la mairie du XIV
Le chemin de mémoire : Le 14e pendant la guerre de 14.
– Exposition Charles Lansiaux du 3 au 23 novembre dans le hall d’honneur et sur les grilles du square Ferdinand Brunot.
– Du 10 au 23 du mois, Le chemin de mémoire dans l’arrondissement est visible sur 11 points de la mairie au boulevard de Port-Royal en revenant par la place Denfert-Rochereau.
– Vernissage de la manifestation, le 10 du mois à 18 h. dans le hall d’honneur, suivi à 18 h. 30 à la salle des Mariages, d’un spectacle intitulé Quand les femmes écrivent leur guerre par la Compagnie Autrement.
– Promenade urbaine sur Le chemin de mémoire dans l’arrondissement où nous vous guiderons le 16 novembre à 15 h. au départ de la mairie jusqu’au boulevard de Port-Royal tout en revenant à la place Denfert-Rochereau.

Le 11 novembre 1920, la veillée funèbre du Soldat inconnu à la Barrière Ouest de place Denfert-Rochereau - face à l’entrée des Catacombes  (Curiosité du millefeuille de l’histoire, ce fut sous cette barrière que le Colonel Rol-Tanguy avait installé son PC du 20 au 25 août 1944 lors la semaine glorieuse de la libération de Paris .11)

Le 11 novembre 1920, la veillée funèbre du Soldat inconnu
à la Barrière Ouest de place Denfert-Rochereau – face à l’entrée des Catacombes
(Curiosité du millefeuille de l’histoire, ce fut sous cette barrière que le Colonel Rol-Tanguy avait installé son PC du 20 au 25 août 1944 lors la semaine glorieuse de la libération de Paris .11)

70e anniversaire de la Libération de Paris 12

70e anniversaire de la Libération de Paris 12

Au musée Carnavalet, il vous est présenté l’exposition Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé qui se tiendra jusqu’au 8 février 2015.
« Cette manifestation revient sur celle de 1944 en reprenant des photographies de Robert Doisneau, René Zuber, Jean Séeberger… que viennent enrichir des films d’époques, des entretiens vidéos des témoins de la Libération, des livres publiés à chaud et des objets attestant de l’engagement des résistants parisiens.
« En effet dès septembre 1944, François Boucher, conservateur du musée Carnavalet souhaite « réunir les documents indispensables à l’historien de l’avenir. » Il lance alors un appel dans la presse afin de « constituer une documentation très complète sur les journées de la Libération de Paris » et sollicite de nombreuses institutions. Cette exposition, réalisée sur le vif, est portée davantage sur l’émotion que sur la véracité historique, rencontre alors un véritable succès populaire. »
Vous jugerez de vos propres yeux…

[1] http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/73739-27-guerre-1914-1918-aspects-paris-scenes-rue-boulevard-edgar-quinet-enfants-ne-connaissent-plus-que-jeux-guerre-voici-futurs-poilus-qui-attendent-lennemi-pied-ferme-derriere-chapelle-du-cimetiere-du-montparnasse-paris-avril-1915-
[2]
http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/73720-12-guerre-1914-1918-paris-mairies-commissariatsmairie-du-14e-arr-queues-deviennent-plus-plus-longues-agents-police-assurent-service-tres-aimablement-photograhie-charles-lansiaux-1855-192-tirage-argentique-monte-carton-10-20-aout
[3]
http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/73722-2-guerre-1914-1918-ravitaillement-place-du-petit-montrouge-petit-veau-ne-jour-victoire-marne-groupe-vaches-laitieres-du-xiveme-arr-lui-a-donne-nom-victoire-paris-14-septembre-1914-photographie-charles-lansiaux-1855-1939
[4]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mairie_du_14e_arrondissement_de_Paris
[5] http://en.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Apollinaire
[6] http://khnoumdanslaboue.blogspot.fr/2013_10_01_archive.html
[7] http://centenaire.org/fr/paris/le-musee-clemenceau
[8] http://www.sha14.asso.fr/bulletins/bulletin-n206/
[9] http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/73731-7-guerre-1914-1918-quetes-journee-orphelins-guerre-quatre-soeurettes-surveillent-lentree-du-metro-denfert-rochereau-se-precipitent-a-larrivee-voyageurs-paris-xiveme-arr-27-juin-1915-photographie-charles-lansiaux-1855-1939
[10] http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530419040.r=.langEN
[11] Voir ci-dessous l’article sur Les PC du Colonel Rol-Tanguy.
[12] http://www.carnavalet.paris.fr/fr/expositions/paris-libere-paris-photographie-paris-expose

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Bulletin intérieur 210

Mot du président

Chers Sociétaires et amis de la SHA 14,

Nous nous devons de rendre hommage à André Brageu. Notre cher vice-président et ami, est décédé le 27 mai dernier et ses obsèques ont eu lieu à l’église Saint-Pierre de Montrouge, le 6 juin. Il nous manque déjà.

Dans ce bulletin ainsi que dans le prochain, nous voulons aussi évoquer la mémoire de Ferdinand Brunot, grammairien de très haut niveau, grand historien de la langue français et maire du XIVe arrondissement, entièrement dévoué à ses administrés durant la Grande Guerre, un Homme d’exception…

Nous remémorons également la geste héroïque du Colonel Henri-Rol-Tanguy en rappelant ses PC dans notre Petite Patrie. Ils étaient au cœur des combats de la Libération de Paris, n’oubliant pas, d’ailleurs, le rôle de l’Organisation Juive de Combat dans la protection en surface du PC à 36 mètres de profondeur sous la Barrière Ouest de la place Denfert-Rochereau. Notre arrondissement n’est-il pas le plus emblématique de cette glorieuse période de l’histoire de France ?

Le dernier trimestre, comme toute l’année 2014, se partagera entre les commémorations du Centenaire de la Grande Guerre et le 70e anniversaire de la Libération de Paris. Nous avons été présents le 6 septembre au Forum de la Rentrée et nous le serons  les 20 et 21 du mois aux Journées du Patrimoine à La Coupole.

Nous achèverons la commémoration du 70e anniversaire de la Libération de Paris par deux manifestations. Le 27 septembre, il y aura une conférence avec projection sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc et le 4 octobre, le Casa et la SHA 14 organisent une promenade en car suivie d’un goûter à La Coupole.  Elle se déroulera sur Les Pas de Jean Moulin, du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc. Les inscriptions sont ouvertes auprès du CASA, au 1er étage, 26, rue Mouton-Duvernet.

Le samedi 18 octobre, Francis Mandin vous présentera sa conférence avec projection sur La véritable histoire du Château du Maine ou les mystères d’un domaine disparu, au cœur du quartier de Plaisance. Dans son ouvrage, l’auteur a, d’ailleurs, fait œuvre de bénédictin cherchant dans les archives tout ce qui concernait ce mystère qui a donné son origine à la rue du Château.

Nous terminerons l’année par la commémoration du Centenaire de la Grande Guerre par deux ou trois activités. Nous vous invitons le jeudi 6 novembre à 15 heures à une visite de la mairie avec présentation de l’exposition de Charles Lansiaux, photographe du XIVe durant la terrible épreuve, il y a cent ans. Le samedi 15 du même mois, vous sera présentée une conférence sur Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée.

A l’aune de la saison 2014-2015, nous voulons lancer un appel. Votre Société a grand besoin de bonnes volontés. De la belle histoire de notre Petite Patrie ne devons-nous pas, chercher l’or, l’encens et la myrrhe du temps, sans oublier de grâce, l’intelligence de l’espace ?
Georges Viaud

bulletin_210_01

Hommage à André Brageu (1920-2014)

André Brageu est né en 1920 à Douai, à l’ombre du beffroi qu’immortalisèrent Camille Corot et Victor Hugo, d’une famille dont le père était musicien et le frère de celui-ci sculpteur. Il s’inscrivit à l’âge de 16 ans à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale où il s’initia au dessin et à la peinture, sous la direction du professeur Victor Florent Méreau, élève du peintre Fernand Cormon. Il compléta ensuite sa formation en suivant les cours d’architecture et de sculpture du professeur Camille Minotti.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il s’installa en octobre 1942, rue Daguerre poursuivant ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de la ville de Paris, vivant alors avec sa sœur Yvette. Il refusa de partir en Allemagne nazie pour le STO dont il était réfractaire.

Recherché par les polices nazie et française, il a toujours réussi à échapper à leur surveillance. La concierge de l’immeuble, Madame Viala, était appelée affectueusement Mémère. A cette époque, les locataires laissaient leurs clés à la loge. André Brageu aimait rappeler la résistance subtile de sa concierge, la précieuse Mémère. Je cite ses propos.

« En arrivant dans l’immeuble, j’allais prendre mes clés à la loge. Je la saluais en poussant la porte. Mémère me repoussait en me disant « mais je ne vous connais pas », je savais ainsi que la police était à la recherches de personnes. Je partais alors dans le quartier, en attendant que la perquisition soit finie, et les amis venaient me dire que le danger était passé. »

Il nous a également raconté que lors des contrôles d’identité qui se tenaient à la sortie du métro Denfert-Rochereau, les usagers prévenaient ceux qui descendaient par un geste significatif. Par contre, il a été pris par les gendarmes qui l’ont conduit à la caserne de Port-Royal. Lors de son interrogatoire, un gendarme lui signifia de se rendre aux toilettes ce qu’il refusa, ne manquant pas de caractère. L’agent de la force publique insistant, il s’y rendit trouvant une porte entrebâillée sur l’extérieur par laquelle, il a pu s’échapper. A la Libération de Paris, il a courageusement participé à des combats rue Froidevaux et rue Daguerre.

A la suite, il a exercé le métier de tapissier puis il est entré au bureau d’études d’entreprises de travaux publics, travaillant notamment pour les Ponts et Chaussées. Licencié pour des raisons économiques au bout de 27 années de bons et loyaux services, il se lança avec un de ses camarades des Beaux-Arts de la ville de Paris dans le façonnement de présentoirs pour des grands parfumeurs, joailliers et lunetiers.

Parvenu à l’âge de la retraite, il se consacra à sa vocation première, celle d’artiste peintre. Au temps de la présidence de René-Léon Cottard, il adhéra à la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement, proposant, d’ailleurs, de décorer le stand de la Brocante. Elu à la suite au Conseil d’Administration de sa chère Société Historique, il en deviendra l’un des vice-présidents sous la mandature de Georges Viaud, devenant l’une de ses chevilles ouvrières, se dévouant corps et âme.

Il s’est investi à écrire des articles dans la revue et le bulletin ainsi que pour sa mise sous pli. Il veillait sur la collection des cartes postales tout en rangeant et décorant la salle des archives. Il installait le stand de la Brocante tout en s’occupant avec un soin extrême de l’exposition, révélant, si besoin est, un grand sens artistique. Il y avait exposé de nombreuses toiles en belle compagnie de ses cartes postales et des œuvres de ses amis peintres.

A l’annonce de sa disparition, nous avons été très peinés. C’est une grande perte pour la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement. Nous avons, d’ailleurs perdu un ami très cher.

Cher André, nous ne t’oublierons pas car ton dévouement, ta gentillesse et ton sourire rayonnaient autour de nous.
Georges Viaud

bulletin_210_02

 

Ferdinand Brunot (1860-1938), travaillant le bois chez lui,

8, rue Leneveux, 75014, Paris[1]

 

Ferdinand Brunot, un Homme d’exception

Le nom de Ferdinand Brunot (1860-1938) représente essentiellement dans l’esprit «  Quatorziens » et des Parisiens, le maire qui a donné son nom à la place éponyme, juste hommage à son dévouement pendant la Grande Guerre comme premier magistrat de cet arrondissement alors plutôt populaire. La place est parvis  de la mairie où se déroulent notamment les cérémonies mémorielles de la fin de la Guerre d’Algérie, de la Journée du Souvenir des déportés, du 8 mai 1945, de l’Appel du 18 juin, du 25 août 1944 et du 11 novembre 1918.

Ferdinand Brunot est bien davantage. Il est à juste titre un « lieu de mémoire » de l’histoire française. Historien de la langue, il fut le créateur d’une monumentale Histoire de la langue française, unique en son genre par sa profusion et sa valeur documentaire. Professeur d’université, il fut un brillant notable de la vie intellectuelle en France dans le premier tiers du XXe siècle. Philologue, linguiste et pédagogue, il fut l’une des voix les plus audacieuses dans le mouvement de réforme de l’enseignement et de l’orthographe. Il a été également maire de l’arrondissement de 1910 à 1919.

A la mairie du XIVe arrondissement, dès la première quinzaine du mois d’août 1914, il s’est constitué des commissions de ravitaillement et d’assistance. Ferdinand Brunot, se considérant « comme mobilisé civil à son poste », s’était mis en congé de l’Université, interrompant son travail personnel. Il donna ainsi tout son temps à ses administrés dans la souffrance.

En premier lieu, le maire fit dresser l’inventaire des moyens existants puis il élargit le champ d’action des Œuvres municipales, Caisse des Ecoles, Crèche et Vestiaire ainsi dès 13 août, elles étaient en place. Disons  que sur les 163 523 habitants du XIVe, d’après le recensement de 1911, il y avait près de 50 000 assistés.

A la date du 13 août 1914, il créait l’Union des Œuvres municipales de Guerre réunissant les œuvres municipales et les sociétés de bienfaisance, fondées par l’initiative privée. « On peut dire que la Mairie du XIVe, loin de la  politique et de la religion, fut bien la Maison commune, ouverte à tous. » Elle vint également en aide aux réfugiés français ou alliés et aux étrangers qui étaient nombreux dans la bohème de Montparnasse.

Nous vous présenterons dans la prochaine parution l’étendue de l’œuvre accomplie durant ces quatre années de malheur. Ferdinand Brunot a été vraiment un Homme d’exception….

Georges Viaud

[1] Ecole de Nancy

http://www.ecole-de-nancy.com/web/index.php?page=brunot

bulletin_210_03

Photographie certainement prise après la semaine glorieuse de la Libération de Paris[1]

« Pour accomplir sa mission, Rol dispose d’un état-major dont il aimait rappeler la grande compétence militaire. Deux de ses membres viennent de l’armée d’active : le lieutenant-colonel d’infanterie Villate (Rethal), adjoint du chef d’état-major, et le lieutenant-colonel d’artillerie Avia (Canon), chef du 3e bureau. Pornot (Leparc), chef du 4e bureau, est ingénieur mécanicien auxiliaire de la marine. Les autres sont sous-officiers ou officiers de réserve : capitaine, le chef d’état-major Roger Cocteau (Gallois) ; adjudant, le chef du 1er bureau, Van der Meersch (Delalande) ; lieutenant, le chef du 2e bureau, Kergall (Larcouest) ; capitaine, son adjoint, Réa (Robert Pierre), ainsi que les adjoints d’Avia au 3e bureau, Trutié de Varreux (Brécy) et Scarpazza (Fabrice). »

 

Extrait de l’article de Roger Bourderon,
Le colonel Rol-Tanguy, Une Vocation militaire
(A lire dans son intégralité)[2]
Les PC du Colonel Rol-Tanguy

Démobilisé le 16 août 1940, il arriva à Paris le 19 du mois. Henri Tanguy et Cécile, son épouse, se lancèrent aussitôt dans la résistance au Parti Communiste. Il a été d’août 1940 à mars 1941, l’un des responsables des comités populaires clandestins de la métallurgie parisienne ; de mars à juillet 1941, le responsable politique d’un secteur de Paris du PCF ; de juillet 1941 à septembre 1942, le responsable militaire des FTP de la région parisienne ;  de septembre 1942 à mars 1943, le responsable des FTP en Anjou Poitou et de mars à septembre 1943, le responsable FTP de la région parisienne. Il est alors affecté au Comité d’action contre la déportation (CAD) qui a pour mission d’empêcher le départ en Allemagne des requis du STO notamment par la fabrication de faux-papiers.

A la fin de l’année 1943, Henri Tanguy a été nommé responsable du 3e bureau, chargé de l’action immédiate, au sein des futures FFI en phase de composition, créées en février 1944. La veille du Jour le plus long, le 5 juin, il devint le chef régional d’Île-de-France avec le titre de colonel choisissant son dernier pseudonyme en hommage à Théo Rol, chef du bataillon d’instruction des Brigades Internationales où il était le commissaire politique qui fut tué le 8 septembre 1938 à la bataille de l’Ebre.

La destinée du Colonel Rol-Tanguy, n’a-t-elle pas prescrit qu’il devait échapper aux arrestations. La Libération de Paris aurait ainsi perdu un grand stratège, reconnu, d’ailleurs, par des militaires de haut rang comme les généraux Pierre Billotte, Marie-Pierre Koenig ou Jean de Lattre de Tassigny. Entre oppression nazie et résistance, Cécile et Henri Tanguy eurent 2 enfants sous l’Occupation,  Hélène, née le 28 mai 1941 et Jean, né le 13 novembre 1943, Claire et Francis étant nés après la guerre.

Les PC du Colonel Rol dans le XIVe arrondissement

Au sujet de la Libération de Paris, on a coutume d’évoquer  la Glorieuse semaine allant en fait du 15 au 25 août 1944, alors que nous devions parler des journées allant du 10 au 25 du mois. Elles commencèrent par la grève des cheminots, commémorant, d’ailleurs, la prise des Tuileries, s’achevant par l’entrée héroïque de la 2e Division Blindée dans Paris.

Le 14 août, le Colonel Rol-Tanguy fit sortir de la clandestinité son état-major, il l’installa dans deux appartements aux 11, rue François Coppée à Malakoff et 103, avenue Verdier à Montrouge., prélude tactique à l’installation dans des locaux de la ville de Paris. Le 18 du mois elle s’est faite dans une antenne du service de nettoyage, 66, rue de Meaux dans le XIXe arrondissement, le 19 dans un immeuble des services des eaux et des égouts, 7-9, rue Schœlcher puis le 20 dans l’abri de défense passive sous la Barrière ouest de Ledoux, 2, place Denfert-Rochereau, au cœur des combats dans notre Petite Patrie.

Nous remarquons que les adresses, choisies dans le XIVe avaient de par leur nom, une forte charge symbolique, Victor Schœlcher n’avait-il pas été à l’origine de l’abolition de l’esclavage en 1848 et le Colonel Denfert–Rochereau surnommé Le Lion de Belfort, n’avait-il pas résisté victorieusement aux Prussiens en 1870 ?

Le samedi 27 septembre à 15 heures, nous vous présenterons une conférence avec projection sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc tout en rappelant le rôle héroïque de l’Organisation Juive de Combat dans la protection en surface du PC du Colonel Rol-Tanguy sous la place Denfert-Rochereau.

Georges Viaud

[1] VIRD (Vienne, Résistance, Internement, Déportation) – Mémorial
http://www.vrid-memorial.com/afficher/rubrique/3/resistance/article/234/Henri-ROL-TANGUY.html
[2] Roger Bourderon, Le colonel Rol-Tanguy, Une Vocation militaire
http://rha.revues.org/1043

 

 

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L’Observatoire de Paris à la fin du XVIIe siècle[1]

Depuis 1860, le XIVe arrondissement s’intitule de l’Observatoire.

 

Les Activités de la SHA 14

De septembre à novembre, les conférences ont lieu à 15 heures à la salle polyvalente de la mairie du XIVe arrondissement de Paris 2, place Ferdinand Brunot, 75 014, Paris

 Samedi 6 septembre : Le Forum de la Rentrée

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Samedi et dimanche 20 et 21 septembre : Les Journées du Patrimoine à La Coupole.

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Samedi 27 septembre : conférence avec projection sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc.

Présentation du film de la libération de Paris

« Les combats pour la libération de Paris, filmés par une équipe de cinéastes de la Résistance, sont les premières images de la France libérée, diffusées par France Libre Actualités et le Comité de Libération du Cinéma Français, que voient les Français de métropole dès les premiers jours de septembre. Ce reportage présente notamment un extrait du discours prononcé par le général de Gaulle à l’Hôtel de Ville de Paris le 25 août, qu’il contribue à faire passer à la postérité. »[2]

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Samedi 4 octobre

Dans le cadre du 70e anniversaire de la Libération de Paris, le Casa et la SHA 14 organisent une promenade en car suivie d’un goûter à La Coupole moyennant le prix de 25 €. Elle se déroulera sur Les Pas de Jean Moulin, du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc. Vous pouvez vous inscrire auprès du CASA, au 1er étage du 26, rue Mouton-Duvernet.

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Samedi 18 octobre

Nous vous invitons à assister à une conférence avec projection par Francis Mandin où vous sera narrée avec beaucoup de passion La véritable histoire du Château du Maine ou les mystères d’un domaine disparu, au cœur du quartier de Plaisance.

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jeudi 6 novembre

Nous organisons le jeudi 6 novembre à 15 heures, une visite historique de la mairie ainsi que la présentation de l’exposition du photographe Charles Lansiaux durant la Grande Guerre. Il demeurait, d’ailleurs, au 2e étage de l’immeuble situé, 4, villa Saint-Jacques. Il a fait près de 1000 photographies dans tout Paris dont de nombreuses dans notre arrondissement. L’exposition Paris, 14-18, La Guerre au quotidien, qui s’est tenue du 15 janvier au 15 juin à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris l’avait remis à l’honneur.

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Samedi 15 novembre : Conférence sur Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée.

Evoquez Apollinaire, c’est évoqué l’histoire d’un apatride, aux origines incertaines, né à Rome, qui est devenu l’un des plus grands poètes de la langue française du XXe siècle. Riche d’un talent protéiforme, il a été critique d’art et littéraire, conteur, directeur de revue, éditeur et journaliste. Ami des peintres, il fut un grand défenseur de l’art moderne tout en ouvrant de nouveaux chemins à la poésie de la Belle Epoque. Notre chantre de la modernité ne pouvait que fréquenter notre belle Petite Patrie. Nous vous le raconterons…

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La Visite du Musée Clemenceau est prévue pour le 3e week-end ou bien pour le 4e du mois de novembre.

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Manifestations à Paris et dans le XIVe

70e anniversaire de la Libération de Paris

Cette grande exposition Libérer Paris. Août 1944 se tiendra jusqu’au 27 septembre à l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean. Elle sera visible à la suite au Mémorial du Maréchal de Hauteclocque  et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin.

Au musée Carnavalet, il vous est présenté l’exposition Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé jusqu’au 8 février 2015.

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31e Journées du Patrimoine dans le XIVe arrondissement

A l’initiative de Carine Petit, la maire du XIVe arrondissement et de Danièle Pourtaud, déléguée au Patrimoine…, auprès du maire, il y aura des sites exceptionnels qui seront ouvert pour la première fois.

Mairie et mairie annexe, 2, place Ferdinand Brunot et 12, rue Pierre Castagnou : visites guidées le samedi 20 septembre de 14 h. à 16 h. et le dimanche 21 de 10 h. à 18 h.

Prison de la Santé, 42, rue de la Santé : l’inscription est obligatoire sur le site du ministère de la Justice et il y a des visites guidées de 45 mn les samedi et dimanche  de 8 h. à 18 h.

Réservoir de Montsouris, angle rue de la Tombe Issoire er avenue Reille : visite par groupe de 25 personnes, les samedi 20 et dimanche 21 sur inscription sur le site www.eaudeparis.fr

L’Hôtel de Massa, siège de la Société des Gens de Lettre, 38, rue du Faubourg Saint-Jacques : visites guidées  uniquement le samedi 20 de 14 h. à 18 h.

Bonnes journées du patrimoine à la découverte du XIVe arrondissement
[1] Excellent site sur les carrières et les Catacombes de Paris
http://ktakafka.free.fr/date.htm
[2] Fondation Charles de Gaulle
http://www.charles-de-gaulle.org/

 

 

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Bulletin intérieur 209

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Chers Sociétaires,
C’est avec une vive émotion que nous avons appris le décès de notre ami André Brageu. Il était l’un des vice-présidents de la Société Historique et l’une de ses chevilles ouvrières, se dévouant corps et âme. Il s’investissait pour écrire des articles dans la revue et le bulletin ainsi que pour sa mise sous pli. Il veillait sur les cartes postales tout en rangeant et décorant la salle des archives. Il installait le stand de la Brocante tout en veillant avec un soin extrême à l’exposition historique et artistique de celui-ci, révélant, si besoin est, un grand sens de l’art. Il y avait exposé de nombreuses toiles en belle compagnie de ses cartes postales et des œuvres de ses amis peintres. Il aimait autant Douai, sa ville natale, que son cher 14e arrondissement et particulièrement la rue Daguerre où il vécut de 1942 à sa disparition.

Le 19 juin à la galerie du 55, rue du Montparnasse, un hommage lui sera rendu par les Peintres, Sculpteurs Témoins du 14e dont il avait été de le président de 1997 à 2004, Marie-Lize Gall lui a succédé en tant que présidente. André Brageu restera toujours dans nos cœurs tant pour son dévouement et sa gentillesse.

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Cette année, nous commémorerons le 70e anniversaire de la Libération de Paris, auquel notre ami avait courageusement participé rue Froidevaux et rue Daguerre.

Du 14 juin 1940 au 25 août 1944, Paris a été outragé, brisé et martyrisé. D’un vendredi à l’autre, durant 1533 jours, il a été « le remords du monde libre » et soudain, le 25 août 1944, « il en devient l’aimant… », selon les dires du Général de Gaulle.

A l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, se tiendra de juin à septembre, une grande exposition intitulée « Libérer Paris. Août 1944 ». Hors murs, des promenades urbaines vous invitent à poursuivre la découverte de l’histoire de l’insurrection et de la Libération du PC du Général Leclerc à celui du Colonel Rol-Tanguy, traversant ainsi notre arrondissement d’Ouest en Est.

Comme tous les ans, en juillet et août, notre Société n’aura aucune activité bien qu’elle commémorera le 25 Août 1944. En septembre, elle sera présente le 7, au Forum de la Rentrée, les 20 et 21, aux Journées du Patrimoine à La Coupole et le 27, il y aura une conférence sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc.

Nous clôturerons la commémoration de la Libération de Parie par une promenade en car sur Les Pas de Jean Moulin, du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc en partenariat avec le Casa.

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Ce mois-ci, nous vous convions le 14 à 15 heures à la Salle polyvalente, à la conférence avec projection par Georges Grand, intitulée Promenade avec Modiano dans le 14e arrondissement, zone à l’abri des guerres ?
D’ailleurs, l’ouvrage de Francis Mandin, La véritable histoire du Château du Maine…, vient de paraître dans les librairies notamment dans celles du XIVe .

Château du Maine

La véritable histoire du Château du Maine
ou les mystères d’un domaine disparu, au cœur du quartier de Plaisance. Les villages du Paris de jadis abritaient nombre de châteaux et domaines aujourd’hui disparus, dont la plupart n’ont laissé aucune trace encore visible dans l’actuel paysage urbain. Ainsi, dans notre 14e arrondissement, au cœur du quartier populaire de Plaisance-Thermopyles, s’élevait naguère un mystérieux domaine d’agrément érigé au début du siècle des lumières, dans cet environnement campagnard et champêtre de la Plaine de Montrouge, avant d’être finalement absorbé par l’extension continue de la capitale.

C’est l’histoire de ce domaine, improprement nommé Château du Maine  de ses propriétaires successifs, et de l’évolution d’un coin de campagne, devenu le quartier de Plaisance que nous avons voulu reconstituer au travers de cette enquête historique, depuis le début du 18e siècle, jusqu’à nos jours….

Cependant, la reconstitution de la véritable histoire de ce mystérieux domaine et de ses propriétaires authentiques, nous a donné du fil à retordre, car à vrai dire, nous ne disposions que de bien maigres éléments, que ce soit en matière iconographique ou historique. En effet, la paternité de notre pseudo Château du Maine (qui n’était en fait qu’une fort belle folie typiquement 18e) a été bien longtemps attribuée à tort à Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, légitimé par son royal géniteur, le Roi Soleil.

Cette légende, parfaitement infondée, n’a été mise à mal qu’à partir des années 60, grâce à l’enquête de Marcel Frioux parue dans la revue de la SHA 14, sous l’égide de Gilbert Perroy. C’est donc cet article solidement argumenté qui a servi de base à notre propre enquête historique, complétée et développée après trois années de recherches intensives à la BNF, BHVP, Archives Nationales, Musée Carnavalet, domaine de Sceaux … Nous avons de plus modélisé en images 3D le domaine, son parc et ses dépendances , qui ont occupé pendant près de deux siècles ce secteur campagnard de la Plaine de Montrouge, bien avant l’avènement triste Plaisance et de la construction de la Zac Didot (à l’emplacement exact du domaine disparu). Ainsi, nos lecteurs pourront effectuer une visite virtuelle complète du domaine de Fantaisie, ainsi que l’avait baptisé son plus célèbre propriétaire, L’Illustre critique, Elie-Catherine Fréron, lors de la conférence, prévue en septembre.
« Francis Mandin »

L’ouvrage est disponible dans toutes bonnes librairies du 14e ainsi que dans la version numérique sur le site de l’éditeur : numilog.com
De l’étrange défaite, la drôle de guerre, à la Libération de Paris

Dans L’Etrange défaite, Témoignage écrit en 1940, Marc Bloch, analysant la défaite française et la chute de la IIIe République y décrit les raisons de cette débâcle. Ce n’est pas l’infériorité de l’armée mais surtout la profonde faillite d’ordre moral et intellectuel de la société française.

Ancien combattant, citoyen engagé, l’historien Marc Bloch y avait écrit notamment : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. Peu importe l’orientation présente de leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l’enthousiasme collectif suffit à les condamner. » Officier décoré à la Grande Guerre et à la Bataille de France, il entra en résistance à partir de 1941 à Montpellier devenant à partir de 1943 à Lyon, l’un des responsables de Franc-Tireur, mouvement et journal clandestin puis dans les MUR. Les Mouvements unis de la Résistance étaient une fédération des mouvements : Combat, Libération et Franc-Tireur, conçues en janvier 1943 par la volonté de Jean Moulin. Arrêté le 8 mars 1944, Marc Bloch est torturé à la prison de Montluc par les hommes de Klaus Barbie, tout comme Jean Moulin. Il fut fusillé le 16 juin 1944 à Saint-Didier de Formans au nord de Lyon.

Que n’aurait-il pas exprimé, s’il avait vécu ou entendu parler de la Libération de Paris ? Aurait-il enrichi le sacre de Reims et la fête de la Fédération de l’enthousiasme collectif de cette libération capitale ? Ce fut un temps précieux où les Parisiens ont montré au monde leur passion et leur volonté de liberté.

Qu’aurait écrit Marc Bloch sur le Colonel Rol-Tanguy et le Général Leclerc, les deux hautes figures de la Libération de Paris ? Georges René Henri Tanguy était fils d’un officier marinier et d’une blanchisseuse, métallo, syndicaliste, communiste, Commissaire politique de la 14e Brigade Internationale lors de la Guerre d’Espagne, soldat de 1er classe, armurier, résistant, responsable militaire des Francs-tireurs et partisans, chef des FTP de la région Poitou-Anjou, représentant FTP au comité d’action contre la déportation des STO, colonel des FFI de Paris et d’Île-de-France, libérateur de Paris et compagnon de l’ordre de la Libération.

Philippe François Marie, comte de Hauteclocque, était catholique traditionaliste, officier de cavalerie, capitaine d’état-major, Français libre sous le nom de Leclerc, chef d’escadron, Commissaire général du Cameroun, colonel, commandant militaire du Tchad, commandant de la Force L dite aussi Colonne Leclerc, général de division, commandant de la Deuxième Division Blindée appelée également division Croix de Lorraine, Libérateur de Paris, compagnon de l’ordre de la Libération et maréchal de France à titre posthume.

Leur remarquable destin, si diversifié, porte toute l’âme et l’esprit de la France éternelle s’exprimant dans ces beaux jaillissements de l’enthousiasme collectif.

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Le Colonel Rol-Tanguy (1908-2002)

Brève chronologie de la Libération de Paris
– Mardi 1er août : la 2e DB débarque en Normandie.
– Mercredi 2 août : les Américains libèrent Rennes.
– Mercredi 9 août : les Américains délivrent Le Mans. Les services allemands de Paris commencent à déménager. Le général Von Choltitz, nommé gouverneur du Gross Paris par Hitler, prend ses fonctions.
– Jeudi 10 août : la grève des cheminots de la région parisienne se déclenche et s’étend à tous les services publics. Du jeudi 10 au vendredi 18 août : la 2e DB participe à la bataille de Normandie.
– Samedi 12 août : Le Métro cessa de rouler à partir de 13 heures. La radio annonce la prise d’Alençon par la 2e DB et de Châteaudun par les Américains.
– Dimanche 13 août : Les gendarmes et les sapeurs-pompiers se sont mis en grève.
– Mardi 15 août : Une armée franco-américaine débarque en Provence. Il y eut la grève dans la Police et le gardien de la paix, Louis Brélivet est assassiné devant le 45, avenue Ernest Reyer, premier mort de la libération de Paris.
Mercredi 16 août : les postiers se sont mis en grève.
– Jeudi 17 août : A partir de cette date, le stock de farine ne saurait suffire que pour 7 jours. C’est-à-dire – jusqu’au 23 août. La BBC annonce la libération de Chartres, de Dreux et d’Orléans. Radio-Paris suspend ses émissions. Raoul Nordling, consul de Suède, conclut un accord pour la libération des détenus politiques avec le général Von Choltitz.
– Vendredi 18 août : La CGT clandestine appelle à la grève générale. Au matin, les journaux collaborationnistes ne paraitront plus. L’après-midi, l’affiche du colonel Rol-Tanguy, proclamant l’insurrection du peuple de Paris, est apposée sur les murs.
– Samedi 19 août : Dans un Paris affamé, il y a les premiers combats ainsi que la libération des mairies, des ministères, des bâtiments publics et des journaux. Dans la nuit du 19 au 20, le Colonel Rol-Tanguy installe au 7-9, rue Schœlcher, le QG des FFI dans l’immeuble du Service des Égouts de Paris. Le Commandant Cocteau-Gallois fut alors envoyé en mission afin de rencontrer le général Patton et le Général Bradley. La Préfecture de Police est prise par ses agents, dont le réseau Honneur de la Police partit du café Le Fontenoy, 37, rue de Vanves. La mairie du XIVe arrondissement est délivrée à 16 heures par le Comité Local de Libération.
– Dimanche 20 août : Les combats de rues se poursuivent.
Le Colonel Rol-Tanguy et l’Etat-major des FFI installent leur PC dans l’abri de défense passive, sous le bâtiment ouest de la place Denfert-Rochereau. Les Américains amorcent le contournement de Paris. L’Hôtel de Ville est libéré à 6 h. 15 par Léo Hamon du CPL et Ceux de la Résistance.

Image4Le Général Leclerc de Hauteclocque (1902-1947)

Suite de la brève chronologie de la Libération de Paris
Le Général de Gaulle atterrit à Maupertuis à 8 h. et se rend auprès du général Eisenhower pour le convaincre d’envoyer la 2e DB libérer Paris. Des négociations s’engagent à 9 h. au consulat de Suède en vue de de la trêve.
– Lundi 21 août : Les combats de rues se prolongent malgré la trêve. Le général Leclerc, commandant de la 2e DB, envoie un détachement en direction de Paris, aux ordres du chef d’escadron de Guillebon. Les journaux de la Résistance sont mis en vente. En fin d’après-midi, au 8 de l’avenue du Parc Montsouris, le COMAC et CNR décident de rompre la trêve et d’élever des barricades. Il y eut près de 600 dans Paris.
– Mardi 22 août : Le commandant FFI Gallois, adjoint de Rol-Tanguy, arrive à 9 h. au QG du général Bradley où il rencontre le général Leclerc. Les combats des rues atteignent leur maximum d’intensité et Paris se couvre de barricades. Le Général de Gaulle ayant réussi auprès des Alliés, le général Bradley donne l’ordre au général Leclerc de marcher sur Paris.
– Mercredi 23 août : Les combats de rue sont moins fréquents que la veille. Hitler donne l’ordre au Général Von Choltitz d’opérer le maximum de destructions à Paris. La 2e DB à 6 h. 15 s’ébranle vers Paris. A 9 h., le Grand Palais est incendié.
– Jeudi 24 août : Les combats des rues sont moins nombreux que la veille. Le groupement Billotte de la 2e DB arrive à 19 h., à la Croix-de-Berny. La radio française annonce à 20 h., l’arrivée de la 2e DB et la Nueva du capitaine Dronne est à 21 h. 22, devant l’Hôtel de Ville.
– Vendredi 25 août : Le général Leclerc arrive par la porte d’Orléans et installe son PC à la gare Montparnasse. A l’Hôtel Meurice, le général Von Choltitz se rend à la 2e DB à 14 heures 45 et signe à la préfecture de Police à 15 h. 30, l’acte de capitulation. A 16 heures 15, le général Von Choltitz signe à la gare l’ordre de reddition des points d’appui. Le Colonel Rol-Tanguy signe une des ampliations de la convention de reddition. A 16 heures 30, le Général de Gaulle arrive à la gare Montparnasse. A 19 heures, il est reçu l’Hôtel de Ville et fait une allocution dont on retrouva une ébauche. « Il y a là des minutes, nous le sentons tous qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré, par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours… de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France ternelle. »
– Samedi 26 août : A partir de 15 h., le Général de Gaulle est acclamé par la foule parisienne de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame.

ACTIVITEE

Une de nos sociétés-sœurs fait son salon Du 16 au 29 juin 2014, 27e Salon des Peintres, Sculpteurs, Témoins du 14ème arrondissement
Hommage à André Brageu (1920-2014)

La flamme qui nous a éclairés si longtemps dans notre 14e, s’est peu à peu éteinte, laissant une belle lueur de souvenirs… Notre ami André Brageu, Président d’Honneur de l’Association des Peintres et Sculpteurs Témoins du 14ème, avait succédé de 1997 à 2004 au Père Gourdon, son fondateur. A son tour, il m’avait fait confiance, me demandant d’assurer sa succession, en accord avec tous les adhérents.

Son parcours est longuement décrit dans notre Annuaire illustré. Issu d’une famille d’artistes, il entre aux Beaux- Arts de Douai en 1936, où il est né, puis de Paris en 1941. A la Libération de Paris, il exerce plusieurs métiers, dont celui de tapissier.

Figure incontournable, il a représenté avec talent et grande précision sa rue Daguerre, au gré des saisons : l’animation colorée du marché, la géométrie de ses toits sous la neige, les commerçants, mais aussi, boulevards, immeubles et personnages de ce 14e, auquel il était si attaché. Autant de sujets du Grand Montparnasse, qu’il présenta en 1999, à la Galerie Montparnasse 55, lors de son exposition personnelle, «Le trait et la plume», car il excellait aussi dans une représentation originale des lettres de l’alphabet. Il avait tenu à participer au 27e Salon de ce mois de juin, avec cette toile «Ce n’était pas du cinéma»…. pour nous, c’est un vrai coup de théâtre ! Nous lui rendrons un bel hommage, en présence de son fils Rémi, photographe.

Le salon est également à découvrir dans l’Annuaire illustré de l’APST-14 et sur le Site Internet www.apst14.asso.fr. Le vernissage et l’hommage à André Brageu auront lieu, 55, rue du Montparnasse, à 18 heures 30, le jeudi 19 juin.
Marie-Lize Gall Présidente de l’APST-14

Activités de notre Société de juin à novembre. Le 14 juin à 15 heures à la Salle polyvalente
PROMENADE avec MODIANO dans le XIVème ARRONDISSEMENT, ZONE à l’ABRI des GUERRES ?

Conférence avec projections de photographies par Georges Grand : Beaucoup de pages de plusieurs romans de Modiano évoquent cet arrondissement, et même certains s’y déroulent pour l’essentiel : en fait, le 14ème semble d’abord un lieu de paix, à l’abri des guerres, en contraste avec d’autres quartiers de Paris, extrêmement inquiétants. Pourtant, on peut y frôler la mort, les guerres et leurs séquelles (Occupation, guerre d’Algérie)…

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En juillet et août
Nous sommes censés être en vacances bien que nous commémorerions, comme il se doit, le 70e anniversaire de la Libération de Paris.

De septembre à novembre, les conférences
ont lieu à 15 heures à la salle polyvalente

Samedi 6 septembre : Le Forum de la Rentrée
Samedi et dimanche 20 et 21 septembre : Les Journées du Patrimoine à La Coupole.
Samedi 27 septembre : conférence avec projection sur La Libération de Paris, Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc.
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Samedi 4 octobre
Dans le cadre du 70e anniversaire de la Libération de Paris, le Casa et la SHA 14 organisent une promenade en car suivie d’un goûter à La Coupole, le 4 octobre moyennant le prix de 25 €. Elle se déroulera sur Les Pas de Jean Moulin, du Colonel Rol-Tanguy et du Général Leclerc. Vous pourrez vous inscrire auprès du CASA, au 1er étage du 26, rue Mouton-Duvernet.
Samedi 18 octobre : Conférence avec projection par Francis Mandin : La véritable histoire du Château du Maine ou les mystères d’un domaine disparu, au cœur du quartier de Plaisance.
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Samedi 15 novembre : Conférence : Apollinaire, le soldat à la tête bandée, le poète à la tête étoilée.
La Visite du Musée Clemenceau est prévue pour le 3e week-end ou bien pour le 4e du mois de novembre.
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70e anniversaire de la Libération de Paris
Libérer Paris. Août 1944
Cette grande exposition se tiendra de juin à septembre à l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean.
Autres activités
Les Promenades urbaines de la Libération de Paris
Le Colonel Rol-Tanguy, le Général Leclerc et la Libération de Paris
Prévues en 1 heure 45 mn, elles se tiendront les samedis 7 et 21 juin et le 23 août à 15 heures.
Laissez-vous guider dans le Montparnasse de la Libération, d’un quartier général à l’autre, au cœur des événements du mois d’août 1944.
Modalités
La promenade urbaine part des musées Jean Moulin et du Général Leclerc, 23, allée de la Deuxième DB, 75015, Paris. Elles sont chacune au prix de 7,50 € et 6,00 € en tarif réduit.
Si vous êtes intéressés, veuillez réserver aux numéros suivants : 01 40 64 39 44 / 01 40 64 39 52

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Bulletin 208

Groupe SHA 14

Photographie de Danièle Pin, sociétaire

Chers Sociétaires,
Le 8 mars à 15 heures à la Salle polyvalente dans le cadre de la Journée de la Femme, nous vous avons présenté Les femmes dans la Grande Guerre, de la Munitionnette à la Garçonne. Il y a été projeté un film d’époque de l’armée de 37 mn, intitulé La femme française pendant la guerre. Malgré son dévouement lors de cette terrible guerre, n’existant quelque part, que dans le scandale de la Garçonne, elle a été bien oubliée dans l’Entre-deux-guerres.

Il a fallu attendre le 29 avril 1945 pour que soit accordé le droit de vote en raison notamment de leur magnifique rôle dans la Résistance. Il y a encore d’autres combats. A la SHA 14, nous les avons aussi menés en esprit et … par des roses !

Le 29 mars, Jean-Louis Robert, nous a exposé Les Quatorziens morts pour la France pendant la Grande Guerre – Qui ? Comment ? Où ? Il y eut de fort intéressantes projections. Maitrisant son sujet autant que l’histoire de Plaisance, le conférencier nous a fascinés par l’intelligence et l’érudition des propos. Nous saurons attendre, malgré l’empressement, la mise en place virtuelle du Mémorial des Parisiens tués et disparus, prévu pour novembre 2014.

Le 14 juin, le talentueux Georges Grand vous dévoilera l’œuvre de l’écrivain Patrick Mondiano, ses liens avec le 14e arrondissement et la Seconde Guerre Mondiale. N’oublions pas de grâce la fascination de l’auteur pour la topographie parisienne. Le conférencier a intitulé sa causerie : Promenade avec Modiano dans le XIVe arrondissement, zone à l’abri des Guerres ?

Cette année est également celle du 70e anniversaire de la libération de Paris. Le Général de Gaulle n’avait-t-il pas écrit que « Paris, pendant quatre ans, était le remords du monde libre, soudain, il devient l’aimant… » Si en avant-première, vous avez envie, par beau temps, de vous promener dans nos rues, envisagez les visites des musées Jean Moulin et du Général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris.

Jusqu’au 29 mars dernier, notre arrondissement a connu 25 édiles. Il a vécu ainsi des suffrages historiques. C’est la première fois qu’une femme, Carine Petit, est élue comme maire. Il nous faut dire également qu’il y eut de 1866 à 1869, Marie Bouillée. A l’époque et pendant plus d’un siècle, les premiers magistrats de la commune étaient désignés par le ministère de l’Intérieur et nommés par le président de la République.
Georges Viaud.

La mariée de la cité Annibal

La mariée de la cité Annibal

Ulla Wolfender – Fonds ADRA

Au nom de la commission culture du Conseil de quartier Montsouris-Dareau, je tiens à exprimer tous mes remerciements à la Société Historique et Archéologique du 14e d’avoir accepté d’héberger la soixantaine de photos anciennes qui constituaient l’un des volets de l’exposition Le 14 en pause, autour de Montsouris qui s’est tenue au FIAP Jean Monnet du 23 octobre au 15 décembre 2013.

A l’occasion du centenaire de son immeuble, une habitante du quartier part à la recherche de photos anciennes… Une amie, membre de l’Adra* lui parle d’un fonds important de photos du quartier dormant dans un carton. Notre habitante en parle au président de son conseil de quartier qui sollicite le FIAP Jean Monnet. De cette collaboration va naître un projet plus ambitieux qu’une simple exposition de photos, un dialogue entre passé, présent et futur, organisé autour de 3 volets : Regard historique, Regard contemporain, Je rêve mon quartier demain.

*Adra : Association de Défense de la Rue des Artistes et des rues avoisinantes.
Cette exposition d’intérêt collectif vise à fournir une meilleure connaissance du quartier ainsi qu’à favoriser l’émergence de nouvelles initiatives et à renforcer la cohésion entre ses habitants. Elle propose de comprendre d’où l’on vient, pour mieux vivre dans son environnement et s’autoriser à rêver son quartier, demain. Le dialogue installé entre les 3 volets de l’exposition projette le visiteur, dans une perspective chronologique (hier, aujourd’hui et demain), mais également sensorielle (comment je me sens dans mon quartier).

Ce sont les 60 images du volet historique qui sont maintenant accueillies dans les locaux de la Société Historique et Archéologique du 14e.

Michèle Maron, Commission culture du Conseil de quartier Montsouris-Dareau.

 

 

Photographie de la statue de Thomas Paine  au Parc Montsouris

Photographie de la statue de Thomas Paine au Parc Montsouris

L’exposition Etrangers célèbres et anonymes du 14ème arrondissement s’est tenue du 7 octobre au 15 octobre 2011 à la mairie du 14e. Paul Roussier, sociétaire, a souhaité qu’elle soit déposée aux archives de la SHA 14.

Présentation
A l’heure où l’Europe « se citadellise »*, Paris et son 14ème arrondissement s’affirment, encore et toujours, « ville ouverte ».

« Etrangers célèbres et anonymes du 14ème arrondissement » , exposition à l’initiative du Conseil des citoyens extra communautaires du 14ème, se veut une antidote contre ce « désir d’apartheid qui s’est saisi de ce pays et de sa culture…, désir… qui repose sur un fantasme …d’une communauté sans étrangers » *.

Oui, au contraire de ce fantasme, Paris est riche d’une grande diversité de nationalités, de cultures, de langues. Un habitant sur sept est étranger, soit près de 20.000 personnes dans le 14ème.

Renaud chante « je suis le séparatiste du 14ème arrondissement ». Il ne nous en voudra pas de le paraphraser. Tous, soyons « les internationalistes du 14ème arrondissement ». Oui, l’étranger est une richesse. En témoignent les panneaux de cette exposition.
La statue de Thomas Paine devant la Cité internationale et tournée vers le 14ème donne le ton : anglais de naissance, américain d’adoption et citoyen français par décret de 1792. Sur son socle est écrit « Mon pays est le monde ».

« Cette exposition participe aussi au combat pour une citoyenneté de résidence, pour qu’enfin, nous puissions dire « Tous parisiens, tous citoyens ».

* Achille Mbembe, historien et politiste camerounais – Médiapart 31/12/2010.
Paul Roussier

Au Parc Montsouris depuis 1948, la statue de Thomas Paine est une œuvre de John Gutzon de la Mothe Borglum. Elle a été commandée par Joseph L. Lewis, libre-penseur et auteur d’un ouvrage sur « Le citoyen du monde ».
D’ailleurs, l’artiste est plus connu pour avoir sculpté sur le mont Rushmore, dans le Dakota du sud, les quatre visages géants des présidents américains.

 

 

Les maires du XIVe arrondissement de 1860 à 2014

Les maires du XIVe arrondissement de 1860 à 2014

Il y a des maires à Paris depuis le 15 juillet 1789. Le premier a été Jean-Claude Bailly, mathématicien, astronome et historien de l’astronomie, d’ailleurs ses cahiers d’observations existent toujours à l’Observatoire. Il n’y eut en 2 siècles que 15 maires de Paris. C’était bien évidemment des hommes et pour la première fois, cette année, la capitale de la France a élu une femme, Anne Hidalgo.

L’Etat en place a, toujours, craint la ville des révolutions et des émeutes, de la Révolution Française à la Commune. Les maires de Paris seront, ainsi le plus souvent, désignés  par le ministère de l’Intérieur et nommés par le gouvernement tout comme les maires d’arrondissement.

Sous le Directoire, la loi du 19 vendémiaire an IV (11 octobre 1795), portant sur la division du territoire de la République, organisa Paris en 12 municipalités sous l’étroite tutelle du gouvernement. Aux débuts du Consulat, la loi du 28 pluviôse (17 février 1800), créant les préfets et concernant la division du territoire de la République et de l’administration, remania les arrondissements en simples divisions tout en rétablissant la commune unique.

De 1787 à 1860, les limites de Paris étaient au mur des Fermiers Généraux de Ledoux, d’ailleurs, il est aisé de le visualiser, il était sur le tracé actuel des lignes aériennes du métro.  Sous le Second Empire, la loi du 16 juin 1859, qui prit effet au 1er janvier 1860, annexa les communes suburbaines entre ladite enceinte de Ledoux et celle de Thiers, découpant la ville en 20 arrondissements. Leur structure demeura inchangée avec à leur tête un maire et trois adjoints, choisis parmi les citoyens les plus imposés.

Aux débuts  de la Troisième République en 1870, ils furent le 5 septembre, Henri Leneveux, le  21 octobre, Elie Decoudray, et Louis Asseline, jusqu’à la Commune. Sous cette révolution, il y eut les premières élections dans le 14e, les habitants y furent administrés collégialement du 26 mars au 23 mai 1871, par Alfred-Edouard Billoray, Baptiste Descamps et Jules Martellet.

Depuis 1860, sur 154 années, notre Petite Patrie n’a connu que 25 maires dont 8 furent élus. D’ailleurs parmi les maires, il n’y a que 2 femmes, la première, Marie Bouillée, nommée sous le Second Empire de 1867 à 1869 et Carine Petit, élue le 29 mars dernier.

Il nous faut rappeler que six maires sont honorés dans les rues du 14e, Henri Leneveux, Louis Asseline, Alexandre Dareau, Charles Divry, Ferdinand Brunot, Gilbert Perroy et Pierre Castagnou. Vous les découvrirez aussi au 1erétage de la mairie sur les plaques commémoratives des maires de notre Petite Patrie.

 

 

Alain-Fournier, rue Cassini

Alain-Fournier, rue Cassini

Alain-Fournier prit son nom de plume en 1907. Cette année-là, il échoua en juillet à l’oral de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, et apprit qu’Yvonne de Quiévrecourt s’était mariée depuis l’hiver dernier. Elle a été l’amour de sa vie, bien platonique au demeurant, et Yvonne de Galais, châtelaine du domaine mystérieux dans Le Grand Meaulnes.

Né le 3 octobre 1886 à la Chapelle d’Angillon dans le Cher. Il a été déclaré à l’état civil Henri-Alban Fournier. Le 26 mars 1910, la Famille Fournier s’installa au 4e étage du 2, rue Cassini. Là, Alain-Fournier se mit pour de bon à l’écriture du Grand Meaulnes, roman ébauché depuis 1905, qu’il finit à cette adresse, une plaque commémorative en faisant foi.

Là, Isabelle, sa sœur et Jacques Rivière, son époux, vécurent 6 mois avant d’aménager au 3e étage du 15 rue Froidevaux. L’ami intime d’Henri-Alban a été secrétaire de rédaction de la Nouvelle Revue Française, la NRF, puis en 1919, directeur jusqu’à sa disparition en 1925. A l’heure actuelle, nous avons du mal à imaginer l’importance de la NRF, elle s’identifie à la riche histoire littéraire du 20e siècleet à celle de l’édition française.

A partir de l’année 1910, Montparnasse devint, quelque part, le pays fraternel du Grand Meaulnes, le merveilleux pays de son cœur. Admirant dans Marie-Claire, « l’art d’écrire des contes qui ne soient pas des poèmes », Alain-Fournier écrivit à Marguerite Audoux, « une payse », et se rendit même au  6e étage du 10, rue Léopold Robert. Il fréquenta, à quelques pas, les Laurens, peintres et sculpteurs, 5, rue Cassini. Proche de Pierre-Albert Laurens, il y croisa  André Gide, condisciple à l’Ecole Alsacienne de l’artiste.

En 1907, notre écrivain revit, 6, passage Montbrun, André Lhote grâce à Rivière. D’ailleurs, le peintre et le  théoricien de l’art cubiste, qui fit école, et le directeur de la NRF furent, à partir de 1920, voisins au 38 bis, rue Boulard. Montparnasse n’est-il pas un archipel des arts et des lettres ?

Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes est, d’ailleurs, honoré  dans un square sis à Plaisance depuis le 2 mai 1973. Son corps n’avait pas encore été retrouvé.  A l’âge de 27 ans, le lieutenant Fournier a été tué, le 22 septembre 1914, au cours du combat des Eparges près de la Tranchée de Calonne. Ce trépas a fait couler beaucoup d’encre. Nous vous en reparlerons au mois de septembre afin d’évoquer le centenaire de sa disparition.

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