Chers Sociétaires,
Le 8 mars à 15 heures à la Salle polyvalente dans le cadre de la Journée de la Femme, nous vous avons présenté Les femmes dans la Grande Guerre, de la Munitionnette à la Garçonne. Il y a été projeté un film d’époque de l’armée de 37 mn, intitulé La femme française pendant la guerre. Malgré son dévouement lors de cette terrible guerre, n’existant quelque part, que dans le scandale de la Garçonne, elle a été bien oubliée dans l’Entre-deux-guerres.
Il a fallu attendre le 29 avril 1945 pour que soit accordé le droit de vote en raison notamment de leur magnifique rôle dans la Résistance. Il y a encore d’autres combats. A la SHA 14, nous les avons aussi menés en esprit et … par des roses !
Le 29 mars, Jean-Louis Robert, nous a exposé Les Quatorziens morts pour la France pendant la Grande Guerre – Qui ? Comment ? Où ? Il y eut de fort intéressantes projections. Maitrisant son sujet autant que l’histoire de Plaisance, le conférencier nous a fascinés par l’intelligence et l’érudition des propos. Nous saurons attendre, malgré l’empressement, la mise en place virtuelle du Mémorial des Parisiens tués et disparus, prévu pour novembre 2014.
Le 14 juin, le talentueux Georges Grand vous dévoilera l’œuvre de l’écrivain Patrick Mondiano, ses liens avec le 14e arrondissement et la Seconde Guerre Mondiale. N’oublions pas de grâce la fascination de l’auteur pour la topographie parisienne. Le conférencier a intitulé sa causerie : Promenade avec Modiano dans le XIVe arrondissement, zone à l’abri des Guerres ?
Cette année est également celle du 70e anniversaire de la libération de Paris. Le Général de Gaulle n’avait-t-il pas écrit que « Paris, pendant quatre ans, était le remords du monde libre, soudain, il devient l’aimant… » Si en avant-première, vous avez envie, par beau temps, de vous promener dans nos rues, envisagez les visites des musées Jean Moulin et du Général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris.
Jusqu’au 29 mars dernier, notre arrondissement a connu 25 édiles. Il a vécu ainsi des suffrages historiques. C’est la première fois qu’une femme, Carine Petit, est élue comme maire. Il nous faut dire également qu’il y eut de 1866 à 1869, Marie Bouillée. A l’époque et pendant plus d’un siècle, les premiers magistrats de la commune étaient désignés par le ministère de l’Intérieur et nommés par le président de la République.
Georges Viaud.
Ulla Wolfender – Fonds ADRA
Au nom de la commission culture du Conseil de quartier Montsouris-Dareau, je tiens à exprimer tous mes remerciements à la Société Historique et Archéologique du 14e d’avoir accepté d’héberger la soixantaine de photos anciennes qui constituaient l’un des volets de l’exposition Le 14 en pause, autour de Montsouris qui s’est tenue au FIAP Jean Monnet du 23 octobre au 15 décembre 2013.
A l’occasion du centenaire de son immeuble, une habitante du quartier part à la recherche de photos anciennes… Une amie, membre de l’Adra* lui parle d’un fonds important de photos du quartier dormant dans un carton. Notre habitante en parle au président de son conseil de quartier qui sollicite le FIAP Jean Monnet. De cette collaboration va naître un projet plus ambitieux qu’une simple exposition de photos, un dialogue entre passé, présent et futur, organisé autour de 3 volets : Regard historique, Regard contemporain, Je rêve mon quartier demain.
*Adra : Association de Défense de la Rue des Artistes et des rues avoisinantes.
Cette exposition d’intérêt collectif vise à fournir une meilleure connaissance du quartier ainsi qu’à favoriser l’émergence de nouvelles initiatives et à renforcer la cohésion entre ses habitants. Elle propose de comprendre d’où l’on vient, pour mieux vivre dans son environnement et s’autoriser à rêver son quartier, demain. Le dialogue installé entre les 3 volets de l’exposition projette le visiteur, dans une perspective chronologique (hier, aujourd’hui et demain), mais également sensorielle (comment je me sens dans mon quartier).
Ce sont les 60 images du volet historique qui sont maintenant accueillies dans les locaux de la Société Historique et Archéologique du 14e.
Michèle Maron, Commission culture du Conseil de quartier Montsouris-Dareau.
L’exposition Etrangers célèbres et anonymes du 14ème arrondissement s’est tenue du 7 octobre au 15 octobre 2011 à la mairie du 14e. Paul Roussier, sociétaire, a souhaité qu’elle soit déposée aux archives de la SHA 14.
Présentation
A l’heure où l’Europe « se citadellise »*, Paris et son 14ème arrondissement s’affirment, encore et toujours, « ville ouverte ».
« Etrangers célèbres et anonymes du 14ème arrondissement » , exposition à l’initiative du Conseil des citoyens extra communautaires du 14ème, se veut une antidote contre ce « désir d’apartheid qui s’est saisi de ce pays et de sa culture…, désir… qui repose sur un fantasme …d’une communauté sans étrangers » *.
Oui, au contraire de ce fantasme, Paris est riche d’une grande diversité de nationalités, de cultures, de langues. Un habitant sur sept est étranger, soit près de 20.000 personnes dans le 14ème.
Renaud chante « je suis le séparatiste du 14ème arrondissement ». Il ne nous en voudra pas de le paraphraser. Tous, soyons « les internationalistes du 14ème arrondissement ». Oui, l’étranger est une richesse. En témoignent les panneaux de cette exposition.
La statue de Thomas Paine devant la Cité internationale et tournée vers le 14ème donne le ton : anglais de naissance, américain d’adoption et citoyen français par décret de 1792. Sur son socle est écrit « Mon pays est le monde ».
« Cette exposition participe aussi au combat pour une citoyenneté de résidence, pour qu’enfin, nous puissions dire « Tous parisiens, tous citoyens ».
* Achille Mbembe, historien et politiste camerounais – Médiapart 31/12/2010.
Paul Roussier
Au Parc Montsouris depuis 1948, la statue de Thomas Paine est une œuvre de John Gutzon de la Mothe Borglum. Elle a été commandée par Joseph L. Lewis, libre-penseur et auteur d’un ouvrage sur « Le citoyen du monde ».
D’ailleurs, l’artiste est plus connu pour avoir sculpté sur le mont Rushmore, dans le Dakota du sud, les quatre visages géants des présidents américains.
Les maires du XIVe arrondissement de 1860 à 2014
Il y a des maires à Paris depuis le 15 juillet 1789. Le premier a été Jean-Claude Bailly, mathématicien, astronome et historien de l’astronomie, d’ailleurs ses cahiers d’observations existent toujours à l’Observatoire. Il n’y eut en 2 siècles que 15 maires de Paris. C’était bien évidemment des hommes et pour la première fois, cette année, la capitale de la France a élu une femme, Anne Hidalgo.
L’Etat en place a, toujours, craint la ville des révolutions et des émeutes, de la Révolution Française à la Commune. Les maires de Paris seront, ainsi le plus souvent, désignés par le ministère de l’Intérieur et nommés par le gouvernement tout comme les maires d’arrondissement.
Sous le Directoire, la loi du 19 vendémiaire an IV (11 octobre 1795), portant sur la division du territoire de la République, organisa Paris en 12 municipalités sous l’étroite tutelle du gouvernement. Aux débuts du Consulat, la loi du 28 pluviôse (17 février 1800), créant les préfets et concernant la division du territoire de la République et de l’administration, remania les arrondissements en simples divisions tout en rétablissant la commune unique.
De 1787 à 1860, les limites de Paris étaient au mur des Fermiers Généraux de Ledoux, d’ailleurs, il est aisé de le visualiser, il était sur le tracé actuel des lignes aériennes du métro. Sous le Second Empire, la loi du 16 juin 1859, qui prit effet au 1er janvier 1860, annexa les communes suburbaines entre ladite enceinte de Ledoux et celle de Thiers, découpant la ville en 20 arrondissements. Leur structure demeura inchangée avec à leur tête un maire et trois adjoints, choisis parmi les citoyens les plus imposés.
Aux débuts de la Troisième République en 1870, ils furent le 5 septembre, Henri Leneveux, le 21 octobre, Elie Decoudray, et Louis Asseline, jusqu’à la Commune. Sous cette révolution, il y eut les premières élections dans le 14e, les habitants y furent administrés collégialement du 26 mars au 23 mai 1871, par Alfred-Edouard Billoray, Baptiste Descamps et Jules Martellet.
Depuis 1860, sur 154 années, notre Petite Patrie n’a connu que 25 maires dont 8 furent élus. D’ailleurs parmi les maires, il n’y a que 2 femmes, la première, Marie Bouillée, nommée sous le Second Empire de 1867 à 1869 et Carine Petit, élue le 29 mars dernier.
Il nous faut rappeler que six maires sont honorés dans les rues du 14e, Henri Leneveux, Louis Asseline, Alexandre Dareau, Charles Divry, Ferdinand Brunot, Gilbert Perroy et Pierre Castagnou. Vous les découvrirez aussi au 1erétage de la mairie sur les plaques commémoratives des maires de notre Petite Patrie.
Alain-Fournier, rue Cassini
Alain-Fournier prit son nom de plume en 1907. Cette année-là, il échoua en juillet à l’oral de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, et apprit qu’Yvonne de Quiévrecourt s’était mariée depuis l’hiver dernier. Elle a été l’amour de sa vie, bien platonique au demeurant, et Yvonne de Galais, châtelaine du domaine mystérieux dans Le Grand Meaulnes.
Né le 3 octobre 1886 à la Chapelle d’Angillon dans le Cher. Il a été déclaré à l’état civil Henri-Alban Fournier. Le 26 mars 1910, la Famille Fournier s’installa au 4e étage du 2, rue Cassini. Là, Alain-Fournier se mit pour de bon à l’écriture du Grand Meaulnes, roman ébauché depuis 1905, qu’il finit à cette adresse, une plaque commémorative en faisant foi.
Là, Isabelle, sa sœur et Jacques Rivière, son époux, vécurent 6 mois avant d’aménager au 3e étage du 15 rue Froidevaux. L’ami intime d’Henri-Alban a été secrétaire de rédaction de la Nouvelle Revue Française, la NRF, puis en 1919, directeur jusqu’à sa disparition en 1925. A l’heure actuelle, nous avons du mal à imaginer l’importance de la NRF, elle s’identifie à la riche histoire littéraire du 20e siècleet à celle de l’édition française.
A partir de l’année 1910, Montparnasse devint, quelque part, le pays fraternel du Grand Meaulnes, le merveilleux pays de son cœur. Admirant dans Marie-Claire, « l’art d’écrire des contes qui ne soient pas des poèmes », Alain-Fournier écrivit à Marguerite Audoux, « une payse », et se rendit même au 6e étage du 10, rue Léopold Robert. Il fréquenta, à quelques pas, les Laurens, peintres et sculpteurs, 5, rue Cassini. Proche de Pierre-Albert Laurens, il y croisa André Gide, condisciple à l’Ecole Alsacienne de l’artiste.
En 1907, notre écrivain revit, 6, passage Montbrun, André Lhote grâce à Rivière. D’ailleurs, le peintre et le théoricien de l’art cubiste, qui fit école, et le directeur de la NRF furent, à partir de 1920, voisins au 38 bis, rue Boulard. Montparnasse n’est-il pas un archipel des arts et des lettres ?
Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes est, d’ailleurs, honoré dans un square sis à Plaisance depuis le 2 mai 1973. Son corps n’avait pas encore été retrouvé. A l’âge de 27 ans, le lieutenant Fournier a été tué, le 22 septembre 1914, au cours du combat des Eparges près de la Tranchée de Calonne. Ce trépas a fait couler beaucoup d’encre. Nous vous en reparlerons au mois de septembre afin d’évoquer le centenaire de sa disparition.