L’affichiste Raymond Savignac a demeuré, 6, villa Brune
Par ailleurs, ayons une pensée émue et déférente pour la mémoire
de Danièle Delorme, épouse d’Yves Robert, disparue le 17 octobre à Paris
Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement
2, place Ferdinand Brunot, 75014, Paris,
A la mairie de l’arrondissement
Site internet : www.http:/sha14.asso.fr
Vernissage de l’exposition, le 4 novembre à 18 h. par Carine Petit,
maire du XIVe
Du 24 octobre au 16 novembre 2015
Exposition sur Louis Pergaud dans le hall d’honneur de la mairie
par Bernard Piccoli, président de l’association des Amis de Louis Pergaud.
La conférence se tient le samedi 7 novembre, aux lieu et heure habituels.
Louis Pergaud (1888-1915)
En cette année 2015, nous commémorons le centenaire de la disparition de Louis Pergaud, Mort pour la France. Il fut instituteur, romancier, poète, et prix Goncourt en 1910 pour son œuvre De Goupil à Margot ; il a été surnommé Le Balzac des bêtes.
Né à Belmont en Franche-Comté, il était le fils d’Elie Pergaud, instituteur et de Noémie Colette, fille de fermiers. Durant sept années, il y vécut heureux dans l’enchantement des près, bois et bêtes, une belle vie rurale.
En février 1889, son père, républicain convaincu et instituteur de la nouvelle Ecole Laïque, est muté à Nans-sous-Sainte-Anne dans le Doubs. Tout en ayant le mal du pays, le petit Louis s’y fit des amis. Eugène Chabot, que nous retrouverons, 3, rue Marguerin, deviendra son meilleur camarade. Ainsi avec d’autres, il pratiqua « les combats joyeux et endiablés nés des rencontres avec les enfants de Montmahoux, le village voisin », écho lointain de La Guerre des Boutons.
Orphelin à 18 ans, il perdit ses parents à un mois d’intervalle, son père, le 20 février 1900, et sa mère, le 21 mars. Il était alors élève à l’Ecole Normale Supérieure. Le 30 juillet 1901, il sortit troisième de sa promotion. Affecté comme instituteur à Durnes également dans le Doubs, il s’y sentit bien malgré quelques accrochages lors des élections municipales. Rappelons, si besoin est, qu’il était également un républicain convaincu. Il y rencontra Marthe Caffot qu’il épousa fin 1903. C’est à cette période que le poète Léon Deubel s’installa au domicile conjugal ce qui occasionna quelques problèmes.
Ebloui par l’art de son maître littéraire, il écrivit son premier recueil de poésies, L’Aube, paraissant en avril 1904, « C’est une joie qu’assombrit le départ de Deubel ».
Le 16 août naquit la petite Gisèle, qui disparut 3 mois plus tard. Après de multiples incompréhensions avec la population locale, il s’installa avec son épouse à Landresse dans les Pyrénées Orientales. Il y rencontra notamment chez « Papa Duboz », Delphine « une jeune fille de 23 ans, douce, calme, simple et compréhensive ». Ce qui devait arriver, arriva. Ce fut pour la vie.
A l’appel de son ami Deubel, il monta à Paris en août 1907, travaillant alors à la Compagnie des Eaux. Au printemps 1908, Delphine Duboz les rejoint. Ils vécurent, 5-7, rue de l’Estrapade, Ve. Les méprises se réitérèrent et le poète partit. En novembre 1909, il redevint instituteur et en juillet 1910, il épousa Delphine. En août, alors qu’ils étaient, 6, rue des Ursulines, De Goupil à Margot est publié au Mercure de France puis après lecture des membres du jury de l’Académie Goncourt, il y reçut l’illustre prix. Il y avait notamment en lice Marguerite Audoux, Apollinaire et Colette. D’ailleurs, l’un de ses plus ardents défenseurs avait été l’écrivain et journaliste, Lucien Descaves, qui demeurait, 46, rue de la Santé.
Avec les 5 000 francs-or du prix, ils s’installèrent, 3, rue Marguerin, une belle somme qui leur permit de mieux vivre et de recevoir tous leurs amis qui y vinrent « parler d’art et d’avenir ». Ils y retrouveront « Eugène Chabot, l’ami d’enfance, Michel Puy qui fonda la revue L’Île Sonnante, le peintre Jean-Paul Lafitte et son frère Jacques, l’écrivain Marcel Martinet, ami de Trotski et de Romain Rolland, le poète Léon Deubel, surtout, qui se suicide, et dont Louis Pergaud présente alors l’œuvre en publiant Régner. Les rejoignirent plus tard Edmond Rocher, peintre et romancier, Paul Vimereu, poète, Lucien Descaves, romancier et membre de l’Académie Goncourt, et tant d’autres. »
En son bel appartement, Louis Pergaud y écrivit en 1912, La Guerre des boutons, en 1913, Le Roman de Miraut, chien de chasse, et prolifique, il avait en préparation, Lebrac Bûcheron, La grande équipée de Mitis, roman d’un chat et Le Journal des 12 lunes, « vaste panorama de la vie animale », justifiant amplement le surnom de Balzac des bêtes.
En pleine gloire littéraire, à 33 ans, il disparut le 8 avril 1915 dans la boucherie de la Grande Guerre ; son corps n’ayant jamais été retrouvé, « il n’aura pour tombe que la boue… », .
Louis Pergaud avait « grandi, libre et sain, comme un arbre en plein vent… » et en reprenant quelque peu la phrase culte du film de 1962 d’Yves Robert, « S’il aurait su, il serait venu quand même ». Rappelons que son œuvre est essentiellement connue grâce au film. Nous l’avons vu et revu…
Georges Viaud