Les peintures fixées sous verre des commerces alimentaires du 14ème
Dès 1855, les commerçants ont décoré leurs boutiques pour renseigner le client sur la nature de leur commerce et l’attirer à l’intérieur pour acheter leurs produits.
Les plus belles peintures fixées sous verre décoreront les boulangeries et les pâtisseries, mais aussi les boucheries charcuteries, les crèmeries et les cafés.
Entre 1900 et 1910, on estime que Paris comptait 5 000 boutiques avec des peintures fixées sous verre. Elles sont l’œuvre de plusieurs générations de peintres décorateurs établis en ateliers.
Parmi ces ateliers, le plus prolifique était celui de la famille Benoist (situé au 44, passage des Thermopiles), qui s’étalera sur trois générations et formera de nombreux ouvriers, dont Albert Raybaud (qui s’installera rue Didot), dont Charles Tabourin, dont H. Pilloud (qui se fixera rue de Gergovie).
Les décors de la boulangerie située au 155, rue d’Alésia datent de 1900 et son signés de l’atelier Benoist. Ils sont classés Monument Historique… mais si vous avez la curiosité d’entrer pour acheter votre croissant, vous découvrirez un plafond fixé sous verre, représentant une Cérès triomphante – déesse des moissons : elle brandit sa faucille comme un trophée, tandis qu’un amour s’apprête à la couronner de roses. A côté, une Renommée embouche sa trompette et un angelot arrive à tire d’aile, les bras chargés de blés.
La technique des fixés sous verre : il s’agit d’une peinture faite sur une toile, qui – une fois sèche – est collée (avec une colle transparente) sur un panneau de verre. Cette plaque décorée sera ensuite plaquée contre le mur de la devanture. La peinture sera ainsi « prise en sandwich » entre le support et la plaque de verre : ainsi, elle ne subira pas les assauts du temps liés au froid ou à la chaleur, à l’humidité ou la sècheresse ambiante, protégée des rayons du soleil tout au long de l’année.
Vous pouvez également admirer le plafond de la boulangerie Thevenin (14, rue Daguerre) ou celui de la Fournée d’Augustine (96, rue Raymond Losserand). Ce sont des décors en trompe l’oeil, d’une grande fraicheur, bordés de vases de fleurs qui dégoulinent d’un ciel ennuagé dans lequel volent des hirondelles, avec des paysages pour décorer les coins.
La petite Alsacienne (45, rue Raymond Losserand) a illustré ses panneaux extérieurs avec les quatre saisons : ils sont signés par l’atelier Benoist et H. Pilloud, tandis que le plafond à l’intérieur de la boulangerie est signé de Gilbert. Décors extérieurs et le plafond sont classés Monument Historique.
Les thèmes les plus souvent représentés sont bien sûr les moulins à vent ou à eau, les semeurs, faucheurs, glaneuses pour les boulangeries pâtisseries.
Les boucheries charcuteries sont décorées avec des scènes de chasse, du gibier à poils ou à plumes.
Les crèmeries sont illustrées par des scènes de la vie de la ferme (les vaches au pré, les volailles picorant dans la cour de la ferme sous la surveillance d’un chien ou sous le regard de la fermière).
Pour en savoir plus sur ce sujet, rendez-vous Samedi 23 novembre 2024 à 15h à la mairie annexe (salle Gisèle Halimi).