Les Activités de la SHA 14 en 1916
De janvier à décembre, les conférences ont lieu à 15 heures
à la salle polyvalente de la mairie du XIVe, 2, place Ferdinand Brunot, 75014, Paris
sauf manifestation exceptionnelle*
Du 4 au 24 novembre : Le Chemin de Mémoire, Le 14e pendant la guerre de 14 vous est présentée par la Mairie du XIVe et votre Société sur les grilles du square Ferdinand Brunot. Il y honore aussi Le Centenaire de la Bataille de Verdun.
Le 5 novembre à 15 heures à la Salle des Mariages de la mairie du XIVe arrondissement* : Colloque-Conférence sur Les trois Sauveurs de Verdun, Les Généraux de Castelnau, Pétain et Nivelle animé par Régis de Castelnau, avocat et arrière-petit-fils du général de Curières de Castelnau et de Patrick de Gmeline, avocat et historien.
19 novembre : Le 170e anniversaire de la ligne de Sceaux par René Ricroch assisté d’Yvan Belledame pour les illustrations.
Le 3 décembre : L’Opération Maine-Montparnasse : histoire et représentations, des origines à nos jourspar Frédéric Salmon.
A la suite, la revue N°56 vous sera présentée. Elle est enrichie des articles de Roland Berman, La Grande Guerre, de Georges Grand, Boulevard Raspail, Repérages, de François Clinet, Marie-Lyse Gall, Présidente de l’APST, de François Heintz, Sous les pavés du 14e, La Page, de Frédéric Salmon, L’opération Maine-Montparnasse : histoire et représentations, des origines à nos jours et de Georges Viaud, Amadeo de Souza Cardoso à Montparnasse.
Bulletin 224
Chers Sociétaires,
L’érudite et passionnante conférence de Gilles Thomas sur L’Histoire littéraire des Catacombes nous a guidé dans les profondeurs des carrières de Paris. Il nous a élevé ainsi à de rares hauteurs grâce au verbe éclairé de quelques 300 auteurs dont Dumas, Hugo et Sand.
Après La véritable histoire du Château du Maine…, Francis Mandin nous dévoilera le 15 octobre, La véritable histoire du Petit-Montrouge… Ou les mystères du « Clos des Catacombes ». Entre autres, il y évoquera, les origines des carrières, la légende du Géant Ysoré et le Village du Nouvel Orléans…
Du 4 au 25 novembre, sur les grilles du square Ferdinand Brunot, vous retrouverez l’exposition s’intitulant le Chemin de Mémoire, le 14e pendant la Guerre de 14. Voulue par la maire Carine Petit, vous y verrez les 11 panneaux affichés en 2014 auxquels il y a été rajouté les 3 présentant le Centenaire de la Bataille de Verdun.
Lesdits panneaux y évoquent : « 12 – Centenaire de la Bataille de Verdun, L’enfer et l’héroïsme de la bataille de Verdun » ; « 13 – Histoire et mythe de la Bataille de Verdun, Les trois « Sauveurs » de Verdun, les généraux de Curières de Castelnau, Pétain, 4 – Le Livre d’or des Morts Parisiens et « Quatorziens », Les Morts pour la France du XIVe arrondissement ».
Afin de vous présenter ladite exposition, il y aura le 5 novembre à 15 heures à la Salle des Mariages de la mairie du XIVe, un Colloque-Conférence sur Les trois « Sauveurs » de Verdun…, animé par Régis de Castelnau, avocat et arrière-petit-fils du général de Curières de Castenau et de Patrick de Gmeline, avocat et historien.
Du 21 février au 15 décembre 1916, il y eut en fait deux batailles en une, la première s’achevant le 11 juillet par la défaite morale des Allemands, la deuxième, le 15 décembre avec « la reconquête du terrain perdu ». Nous eûmes parmi les Morts pour la France à Paris, 4893 lors de première et 1828 lors de la seconde dont pour le XIVe, 238 et 99.
L’année 2016 a été aussi l’occasion pour les historiens de faire paraître leurs nouvelles études en rétablissant la vérité. Beaucoup pensent savoir le nom du Sauveur de Verdun. Pétain a été également celui qui a mis la France à la merci d’Hitler et de ses occupants nazis en 1940. De sauveur, il est devenu fossoyeur…
19 novembre, François-René Ricroch nous exprimera Le 170e anniversaire de la ligne de Sceaux pour lequel il sera assisté pour les illustrations d’Yvan Belledame. D’ailleurs, notre conférencier en a été l’âme de l’inscription au titre des Monuments historiques.
Le 3 décembre, Frédéric Salmon vous exposera L’opération Maine-Montparnasse : histoire et représentations, des origines à nos jours. Il en est parmi les sujets d’antan du XIVe qui se conjuguent au futur.
A la suite, la revue N°56 vous sera présentée. Elle est enrichie des articles de Roland Berman, La Grande Guerre, de Georges Grand, Boulevard Raspail, Repérages, de François Clinet, Marie-Lyse Gall, Présidente de l’APST, de François Heintz, Sous les pavés du 14e, La Page, de Frédéric Salmon, L’opération Maine-Montparnasse … et de Georges Viaud, Amadeo de Souza Cardoso à Montparnasse.
Georges Viaud
1 La Grande Guerre et le Limousin – Les Deux Batailles de Verdun de 1916
http://14-18.crdp-limousin.fr/blog/2016/07/01/2615-morts-pour-la-france-de-haute-vienne-en-1916/
Le Centenaire de la Bataille de Verdun
La Bataille, qui selon la « Réponse au discours de réception de Philipe Pétain » de Paul Valéry, a été la « guerre toute entière, insérée dans la grande guerre ». Elle fut l’une des plus titanesques et des plus longues de la Première Guerre mondiale. Les Poilus, « les petits, les obscurs et les sans-grades », y vécurent l’enfer sur terre.
La guerre des tranchées y a été supplanté par la montée en puissance de l’industrialisation de l’artillerie avec la tuerie à distance et de la présence accrue de moyens comme les avions de combat, les lance-flammes, les mitrailleuses et les tanks. Les états-majors avaient ainsi envisagé la stratégie de concentrer de puissants moyens techniques sur un point donné du front. De la sorte, le 21 février 1916, « le temps des hyperbatailles » s’est manifesté. Selon l’historien François Cochet, dans « La Grande Guerre, Fin d’un monde, début d’un siècle », qui en inventa la notion, elle en a été la première.
(2) Historyweb – Bombardement allemand
http://historyweb.fr/bataille-de-verdun/
Le général Erich von Falkenhayn (1861-1922)
A l’origine, dans l’esprit du général von Falkenhayn (1861-1922), chef de l’état-major général des armées impériales, il y eut le Traité de Verdun d’août 843. Il voulait faire de la ville de Verdun « une victime expiatoire toute désignée ». En menant l’offensive, il espérait aussi affaiblir le moral des Français afin de les obliger à négocier.
Selon les historiens Antoine Prost et Gerd Krumeich dans « Verdun 1916 », il y eut en deux batailles en une, la première s’achevant le 11 juillet « sur un front plus étroit », par la défaite morale des Allemands, la deuxième, le 15 décembre avec « la reconquête du terrain perdu ».
(3) Le général Erich von Falkenhayn (1861-1922) – Vienna Nedomansky Studio
http://www.repro-tableaux.com/a/nedomanskystudio/generalerichvonfalkenhayn.html&search_width=0&search_height=0&search=
Si l’enfer a été l’abîme et l’essence du mythe, qui s’est cristallisé sur la légende du « Sauveur », l’héroïsme l’a civilisé à sa juste valeur. A l’époque, ne disait-on pas que « Celui qui n’a pas fait Verdun n’a pas fait la guerre ».
En cette année 2016, nous célébrons aussi le centenaire du mythe de Verdun que nous pouvons dater des premiers jours de la bataille. Il s’est exprimé dans l’angoisse des bombardements et des terribles pertes humaines de quelque 25 000 hommes lors de la première semaine. En sondant des personnes au sujet du « Sauveur », la réponse est souvent là-même. En fait, du 21 février au 15 décembre, il y eut « trois Sauveurs de Verdun », les généraux Edouard de Curières de Castelnau (1851-1944), Philippe Pétain (1856-1951) et Robert Nivelle (1856-1924).
(4) Herodote.net – L’empire franc après le Traité de Verdun
https://www.herodote.net/atlas/atlas.php?id=58
Le général de Castelnau, « l’un des principaux artisans de la victoire », a commandé du 23 au 27 août 1914, la 2e Armée en Lorraine, étant ainsi à l’origine de la première victoire française à la « Trouée de Charmes », empêchant alors les Allemands de franchir la route de Paris par le Sud. Du 4 au 12 septembre, alors que la bataille de la Marne faisait rage, il vainquit le Kronprinz de Bavière à la bataille du Grand-Couronné. Il devint ainsi pour la postérité, « le Sauveur de Nancy et de la Lorraine ».
Le 22 juin 1915, il est nommé à la tête du groupe d’armée du centre où il avait notamment sous ses ordres les généraux Langle de Cary et Pétain. Il mena l’offensive de Champagne où il fit quelques 25 000 prisonniers en s’enfonçant dans les lignes ennemies de 25 kilomètres. Il fut ainsi élevé « à la dignité de grand’croix de la Légion d’Honneur » devenant à partir du 11 décembre, le chef d’état-major des armées du généralissime Joffre.
Disons que la Région Fortifiée de Verdun avait eu, en octobre 1914, ses garnisons réduites, et, en août 1915, les forts désarmés en raison de nouvelles stratégies. Le 23 janvier 1916, alors que l’offensive se précisait, le général de Castelnau y vint en inspection. Il y prit des mesures décisives qui permirent à partir du 24 février, au 20e corps d’armée mené par le général Langle de Cary, de réduire l’avancée notamment à Louvemont, Bezonvaux et Douaumont. Il s’avère que la traumatisante chute du célèbre fort de Douaumont fit oublier l’héroïque sacrifice des Poilus, des « Costauds à Currières de Castelnau », selon leur chanson-marche. Dans la nuit du 24 au 25 février, il imposa à l’état-major que la défense ne se fit que sur la rive droite de la Meuse. Il a ainsi relevé « le défi de Falkenhayn » et en fit « le haut lieu qui résume et symbolise la guerre de 14. » Malgré son intrépide stratégie, il a été le Sauveur oublié de Verdun qui a, d’ailleurs, résisté sous l’Occupation.
Dès les premiers jours de la bataille, celle-ci est devenue un sujet national, un mythe qui alla de pair avec la désignation d’un « Sauveur ». Il s’avère que le 25 février, le généralisme Joffre et de Castelnau nommèrent à la tête de la 2e armée, le général Pétain. Ne menant la défense que durant 63 jours, il a été considéré comme le sauveur mythifié de la bataille de Verdun. Dès le jour d’après, il y avait organisé le tourniquet ou la noria des relèves et des permissions. Il y eut ainsi 73 divisions sur les 103 qui se relayèrent sur la Voie Sacrée alors que les Allemands ne remplaçaient que les soldats décédés. Il est vrai aussi qu’auparavant les camions revenaient à vide. Celle-ci devint ainsi le cordon ombilical symbolique reliant les Poilus à la Nation perpétuant la légende du « Sauveur ».
Le général Pétain y cultiva son orgueil et sa gloire médiatique qui ont été immenses. Ladite « gloire » a été lancée par la revue L’Illustration du 11 mars. De cette période, son chef d’état-major, le colonel de Barescut nous a exposé un échange révélateur qu’il eut avec l’académicien et peintre aux armées François Flameng. Pétain lui dit qu’il souhaitait « se présenter à l’Académie française… »
Le 17 avril, il a été convoqué par Joffre, qui le trouvait « trop défensif », afin de lui annoncer, avec quelques précautions, sa « promotion-sanction » à la tête du Groupe d’armées du Centre à partir du 1er mai. Il a été ainsi remplacé par le général Nivelle « jugé plus offensif ».
(7) Mémoires pour demain de l’année 1916 – Philippe Pétain
http://memoires-pour-demain.pagesperso-orange.fr/julia/images/1916/evenements/petain.jpg
Le général Robert Georges Nivelle, qui a mené l’attaque jusqu’au 15 décembre, était alors considéré comme « le Vainqueur de Verdun », ce qui a été usurpé dans la mémoire collective par Pétain. Il a pâti de la légende noire du « Boucher du Chemin des Dames » alors que l’offensive avait été avalisée par l’état-major et les politiques. Selon l’historien Denis Rolland, il en a été le fusible. Il est devenu le « parfait bouc émissaire » alors que dans les années Vingt, il est toujours « une figure populaire ». D’ailleurs, il décéda sans écrire de mémoires et, en 1931, il a été transféré aux Invalides. Cette année-là, Pétain a été reçu à l’Académie Française…
En fait, « il existe deux traditions de la victoire de Verdun : celle des chefs politiques et militaires, qui la mettent au crédit de Nivelle et celle des combattants qui ne connaissent que Pétain. » De grâce, nous ne voulons omettre le Sauveur oublié, le général de Castelnau.
Georges Viaud
(7) La Une de l’hebdomadaire Le Miroir du 26 novembre 1916 – Le général Nivelle à Verdun
http://ayadok.overblog.com/2013/11/hommage-centenaire-de-14-18-la-grande-guerre.html
De terribles statistiques
Sur les 8 millions de mobilisés français de la Grande Guerre, les archives officielles de l’armée en comptent 1 397 000 qui ont été tués, essentiellement dans l’infanterie, sans compter les disparus et les blessés. Au 31 décembre 1915, l’armée avait perdu près de 2 000 000 d’hommes dont 600 000 tués et 400 000 disparus.
A Verdun, il y eut plus de 700 000 victimes blessées, tuées ou disparues. C’est environ 406 000 blessés dont 190 000 Allemands et 216 000 Français et parmi les tués ou disparus, 143 000 Allemands et 163 000 Français.
Le 21 février 1916, il y eut à partir de 7 heures 15, les bombardements de près d’un million d’obus alors qu’il en fut tiré 30 millions durant la Bataille. Ils ont été à l’origine des 80 % de tués.
Dans la logistique, les 2 900 camions quotidiens de la Voie Sacrée ont transporté « 13 000 combattants, 6400 tonnes de matériel et 1500 tonnes de munitions ». Elle avait déjà été doublée par le train de chemin de fer, Le Meusien, qui a été rétabli à partir de décembre 1914. Au cœur de la bataille, Le Meusien transportait chevaux, mulets, vivres et blessés dans des trains spécialement aménagés. C’était « 60 % des vivres et 80 % des fourrages de la 2e armée, un complément de munitions de 200 tonnes par jour et 500 blessés… Soit, fin mars environ 528 000 hommes et 169 000 chevaux et mulets. »
Georges Viaud
(8) Centenaire de la Grande Guerre – La représentation du Poilu dans les cartes postales : Verdun : Halte-là, carte mixte, Editeur [G ?] Dé 141. M. Boulanger pour l’Illustration (1916). Carte patriotique classique : le Poilu, baïonnette au fusil veille, inlassablement devant Verdun, à côté d’un des forts qui défendent la ville…
http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/carte-postale/la-representation-du-poilu-dans-les-cartes-postales
La véritable histoire du Petit-Montrouge…
Ou les mystères du « Clos des Catacombes »
Comme nous l’avons souligné dans notre premier ouvrage « La véritable histoire du Château du Maine », consacré à l’histoire du quartier de Plaisance, force nous est de constater que le glorieux quartier de Montparnasse a éclipsé les quartiers voisins, au point que dans l’esprit de beaucoup, le 14e arrondissement se résume au seul quartier de Montparnasse ! Et pourtant, ce quartier méconnu du Petit-Montrouge possède sa propre histoire, et recèle des légendes comme des faits historiques, qui nous ramènent aux origines même de Lutèce ! Rappelons que notre médiévale rue de la Tombe-Issoire (ainsi dénommée en raison d’un tumulus, dont la légende raconte que ce fut la sépulture du fameux géant Isoré), était le prolongement de la rue du Faubourg St Jacques qui, avec la rue St Jacques, constituait l’ancien cardo maximus romain formant l’axe Nord-sud de Lutèce, et principale route pavée conduisant jusqu’à Rome.
Dès la fin du 12e siècle, ce secteur champêtre, qui faisait partie de Montrouge, devint le « Fief de la Tombe-Issoire » appartenant à l’ordre des hospitaliers de Saint- Jean de Latran, dont le Commandeur disposait d’une maison seigneuriale, la commanderie de la Tombe-Issoire, qui s’élevait à l’angle actuel de l’avenue René Coty et de la rue de la Tombe-Issoire. Le fief comportait également une grange-étable, ainsi que le moulin de la « Tombe-Ysoire ». Le sous-sol du « Fief de la Tombe-Issoire » s’avérant particulièrement riche en liais (le calcaire de première qualité utilisé pour construire les églises, châteaux ou bâtiments importants), l’exploitation des carrières de Montsouris débuta dès le début du 13e siècle : les commandeurs octroyaient aux carriers des baux, sous forme de concessions, moyennant de fort juteuses commissions, qui procuraient à l’ordre de confortables revenus récurrents. A la même époque, les croisés introduisirent en Europe une invention arabe, les moulins à vent, dont le tout premier, connu sous le nom de « moulin d’Amour » fût construit en 1191, et s’élevait au niveau du 26-28 av du général Leclerc. Le secteur Montsouris-Tombe-Issoire à lui seul en comptait plus d’une douzaine qui disparurent progressivement jusqu’au milieu du 19e siècle. Les conditions d’exploitations des carrières rendaient fort périlleuse l’exercice de la profession de carrier : des effondrements souterrains survenaient de façon récurrente et la silicose causée par l’ingestion des poussières faisait des ravages, ainsi les carriers ne faisaient guère de vieux os ! Superstitieux par nature, ils croyaient dur comme fer à la légende de « l’homme vert » (le diable Vauvert), créature diabolique échappée du « Château de Vauvert », et venue se réfugier dans les carrières de Montsouris. Au début du 17e siècle, un carrier particulièrement astucieux dénommé César eut l’idée d’exploiter la crédulité des bourgeois en leur soutirant des sommes considérables, pour avoir le privilège d’assister à l’apparition du diable en personne : il avait en effet concocté avec ses comparses un véritable show diabolique, dont nous avons la description précise dans ses propres aveux ! César fut retrouvé étranglé dans sa cellule de la Bastille en mai 1615, victime dit-on, de la vengeance du malin !
Les carrières s’épuisant progressivement, l’exploitation déclina jusqu’au milieu du 18e siècle, et la nature ayant horreur du vide, les nombreuses cloches de fontis qui s’étaient formées dans les vides souterrains arrivèrent à maturité simultanément, ainsi de nombreux effondrements survinrent dans le secteur du Petit-Montrouge dans les années 1775-1777. A même époque, le charnier du cimetière médiéval des Saints innocents croulait littéralement sous l’amoncellement des corps en putréfaction, ce qui résolut Louis XVI à créer l’inspection générale des carrières qui avait pour mission de consolider et sécuriser ces carrières abandonnées d’une part, et d’organiser le transfert des squelettes provenant de l’ensemble des cimetières paroissiaux de la capitale dans les anciennes carrières de Montsouris, réaménagées à cet effet. Les transferts nocturnes de millions d’ossements débutèrent fin 1785 et le 7 avril 1786, les « Catacombes » (en réalité l’ossuaire municipal) furent consacrées. Les carrières et son immense réseau de galeries souterraines (120 km pour le GRS grand réseau sud) jouèrent un certain rôle historique pendant les sombres heures de la terreur, puis pendant les révolutions de 1830 et 1848, ainsi qu’à la fin de la Commune de Paris de 1871.
En raison des risques d’effondrements, ce secteur du « Clos des Catacombes » ne s’est urbanisé qu’à partir de 1835, avec le premier lotissement à l’anglaise, en hémisphère des frères Javal : « le nouveau village d’Orléans, encore visible rue Hallé ». Il faudra attendre l’annexion du Petit-Montrouge en 1860 et la création de notre XIVe arrondissement pour voir ce nouveau quartier demeuré faubourien, s’urbaniser très progressivement, à l’écart des grands travaux haussmanniens, ce qui explique la préservation d’un côté « champêtre », encore visible dans les nombreuses allées privées de ses fameuses « villas », que recèle encore notre quartier du Petit-Montrouge. Ainsi subsiste-t-il encore de nos jours un peu du charme des temps où « Paris était à la campagne » !
Francis Mandin
Le Village Mouchotte
L’opération Maine-Montparnasse : histoire et représentations, des origines à nos jours par Frédéric Salmon
L’opération Maine-Montparnasse, par son ampleur et sa durée, bouleversa tout le quartier de la gare, depuis la place de Rennes (devenue du 18-Juin-1940) jusqu’au pont du Château (aujourd’hui des Cinq-Martyrs-du-lycée-Buffon). Gigantesque opération, à l’origine purement ferroviaire, puis de rénovation urbaine, elle provoqua une double rupture par la disparition d’une partie du vieux Montparnasse et l’apparition de constructions nouvelles.
La conférence portera sur les circonstances historiques de cette « destruction créatrice » et ses représentations, sur l’étendue d’une période longue : l’opération au sens strict (1957-1973), puis au sens large avec l’aménagement des îlots environnants (l’îlot Vandamme, les ZAC Guilleminot-Vercingétorix, Jean-Zay, Pasteur-Montparnasse et la gare TGV) (1975-2000), enfin, dans son évolution au premier quart du XXIe siècle.
Le fil directeur de ce développement sera la question du sens à donner à cette opération quant au rapport de l’architecture à la ville, aux contraintes qui ont pesé sur le choix des partis architecturaux, à la singularité ou non de la tour Montparnasse comme œuvre emblématique de ce « pôle de développement » de la rive gauche. On se demandera, enfin, ce qu’il en est de l’héritage de Montparnasse comme lieu de passage, de réunion et de distraction dans les projets d’aménagement à venir.
(9) Andreas Gursky – Montparnasse, 1993 – courtesy Marks gallery New-York
passage-en-revue.fr
La Gare de Sceaux a 170 ans, du train Arnoux au R.E.R. B
Dans le Bulletin 222 de juin 2016, René-François Ricroch avait déjà évoqué le 170e anniversaire de la Ligne de Sceaux dans un article fort intéressant. Nous vous en donnons quelques extraits.
« Le dimanche 7 juin 1846, en présence des fils du Roi des Français Louis-Philippe et des plus hautes autorités du Royaume, était inauguré près de la barrière d’Enfer sur le Petit-Montrouge, l’embarcadère du chemin de fer pour Sceaux. Il ouvrira au public le 23 du mois. Ce nouveau moyen de transport avait une technique originale due à l’ingénieur Jean-Claude-Républicain Arnoux (1792-1866) : le convoi était articulé de façon à circuler très régulièrement dans les courbes les plus resserrées. Un système de galets communiquait sans effort, essieu par essieu, la direction donnée par la voie, dont les files de rails avaient un large écartement, assurant un bon confort…
« En 1938, l’artère était remise à la Compagnie du Métropolitain de Paris (C.M.P), modernisée et électrifiée. En 1949, la R.A.T.P. en prenait possession avec, en 1977 prolongement jusqu’à « Châtelet », puis en 1981 jusqu’à « Gare du Nord », pour atteindre en 1994, l’aéroport « C.D.G.2 », devenant la ligne B du R.E.R au succès et à la surcharge que l’on connaît…
« Par arrêté ministériel du 25 juin 1996, le bâtiment tête de la ligne de Sceaux, actuelle station du R.E.R. B : « Denfert-Rochereau », est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques… »
Si la SHA « a réclamé » sa reconnaissance, c’est René-François Ricroch qui en a été l’âme.
La Rédaction
(10) L’Art Nouveau – La Gare Denfert-Rochereau
http://paris1900.lartnouveau.com/paris14/gare_denfert_rochereau.htm