Pendant la guerre, Paris était au centre des deux mondes du front et de l’arrière. Il y avait les poilus qui vivaient l’enfer du front et à Paris entre ombres et lumières, les embusqués, les profiteurs et l’insouciance d’être à l’abri, conséquence aussi de la désinformation due à la censure. Portant, Il y avait le formidable élan de patriotisme, le dévouement sacré des anges blancs, des infirmières, des marraines de guerre, des munitionnettes et des soldats dévoués de l’immense armée féminine de la charité. Malgré des ombres, Paris se vouait de toutes ses forces à l’effort de guerre afin de redonner aussi le moral aux troupes du front. Paris était ainsi un caravansérail d’hôpitaux où arrivaient des cortèges de blessés par les gares et le chemin de fer de la Petite Ceinture. Rappelez-vous la prodigieuse œuvre d’assistance de la Croix-Rouge et de la Croix-Verte à la gare Montparnasse.
Au regard de l’afflux important de blessés, les structures hospitalières existantes ont très rapidement insuffisantes, En réquisitionnant, le Gouvernement Militaire de Paris a fait ainsi ouvrir de nombreux hôpitaux auxiliaires, bénévoles et complémentaires. Il y avait plus de 600 dans la capitale et en banlieue, à l’intérieur du périmètre du Camp retranché de Paris dans le département de la Seine. Dans le XIVe, il y eut 11 dont beaucoup étaient des annexes militaires comme à l’hôpital Cochin qui avait ouvert un pavillon spécial affecté aux troupes d’Afrique. « Tout Paris s’était transformé en vaste ambulance… »
Annexe n°19 du Val de Grâce, l’Hôpital des Alliés avait été installé dans une clinique chirurgicale, 95, boulevard Arago. D’une capacité de 45 lits, il veillait sur des grands blessés. On y prêtait aussi une attention particulière à leur bien-être et à leur moral. Selon l’ouvrage de l’abbé Tournier, Les Cazériens à la Guerre, le capitaine Jean Toulza du 15e régiment d’infanterie y était soigné. Blessé pour la 3e fois le 26 septembre 1915, aux combats de la Main de Massiges, haut-lieu des combats en Champagne, il a été soigné à l’épaule abimée par une balle de mitrailleuse. L’héroïsme de sa conduite a été consacré dans le journal officiel du 17 novembre 1915, par sa nomination de Chevalier de la légion d’honneur.
Georges Viaud,
Président de la Société historique et Archéologique du XIVe arrondissement
| OuvragesJean-Emile Bayard, Jean-Emile Bayard, Montparnasse, hier et aujourd’hui, ses Artistes et Ecrivains Etrangers et Français les plus célèbres, op. cit., pp. 363-365.Philippe Meillot, Paris en guerre, 1914-1918, Le quotidien des femmes, des enfants, des vieillards, des embusqués et des profiteurs, Omnibus, 2014.
Sites internet & l’incontournable site de discussions intitulé Pages 14-18 – Forum Hôpitaux militaires temporaires : localisation, type, organisation… Capitaine Jean Toulza, blessé soigné à l’hôpital des Alliés Combats à la Main de Massiges en Champagne Jean Toulza, chevalier de la Légion d’Honneur – Journal l’Express du Midi du 17 septembre 1915. |
