Du 5 au 12 septembre 1914 a eu lieu la bataille de la Marne grâce à la stratégie audacieuse des généraux Joffre et Gallieni. Première victoire française, elle a sauvé le pays d’une défaite rapide et Paris, d’une occupation certaine. Tout le monde croyant que la guerre serait courte et rapide, on comprit alors qu’elle serait longue et difficile. Nous sommes ainsi passés de la guerre de mouvement à l’enlisement des tranchées pendant quatre années.
Durant la Grande Guerre, 1 049 torpilles aériennes et obus sont tombés sur Paris et sa banlieue. Il y eut notamment le 11 avril 1918 à 15 heures 30 à la Maternité Baudelocque, un obus qui a traversé le mur de la pièce qu’on appelait la crèche, là-même où dormaient et se reposaient femmes et enfants. Au 121, boulevard de Port-Royal, se trouve la plaque commémorative, d’ailleurs erronée, qui est à rafraichir. Il y est écrit : « Un obus allemand est tombé sur la maternité dans la salle Baudelocque (20 victimes) ». En fait, il y eut parmi les morts, « Mlle Lère, élève sage-femme, Madame Chauvet, récemment accouchée, et son enfant. » Parmi les blessés, il y eut « Mmes Peros, Guelgart, Miray, Ratier, Degoix et Ménard, accouchées et les trois nouveau-nés depuis deux jours, Larda, Miray et Peros et Mlles Huntz-Bucler et Loreau, élèves sages-femmes. »
Les Parisiens croyaient que les bombardements étaient dus à la Gross Bertha, du nom de la fille unique et héritière de Friedrich Krupp. En fait, ce sont les Pariser Kanonen, tirant à plus de 120 km de distance, qui ont semé la terreur à Paris et en banlieue, entre le 23 mars et le 9 août 1918. Selon le communiqué officiel de la Maternité Baudelocque, le chiffre des victimes était de 4 tués et de 21 blessés.
Au 65-67, rue du Montparnasse, il y avait le Foyer du Soldat de la rue du Montparnasse, il a été bombardé le 27 mai 1918 à 10 heures 15 où il y eut cinq blessés, la photographie qui suit a été prise entre le 1er et le 2 juin. Ce foyer-martyr a été reconnu par la Liste des Œuvres de Guerre de la préfecture de Police en exécution de la loi du 30 mai 1916 tout comme l’Association des Œuvres de la Croix-Verte, 6, rue Schœlcher et l’Union des Œuvres de Guerre du 14e arrondissement, 2, place de Montrouge (actuelle place Ferdinand Brunot).
Georges Viaud,
Président de la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement
Petite musique Bibliographique
Ouvrages Livrets Sites Internet Les grandes phases de la Première Guerre Mondiale Paris sous les bombes –Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris 1918 : un obus dans la Maternité Baudelocque (photos et témoignages) Morts et blessés à la maternité Baudelocque Ça a commencé le 23 mars |