10 – Le photographe Charles Lansiaux (1855-1939 ?), 4, villa Saint-Jacques

Le photographe de Paris Charles Lansiaux a été bien oublié au demeurant. Il a fallu l’exposition, Paris 14-18, La guerre au quotidien, organisée par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, pour qu’il sorte des limbes de l’histoire. Cette manifestation s’est tenue du 15 janvier au 15 juin 2014 à la Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris, 22, rue Malher, IVe, les commissaires étant André Gunthert, historien des cultures visuelles à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, avec la collaboration d’Emmanuelle Toulet, conservatrice générale de ladite bibliothèque. Ils ont œuvré sous l’égide de Danièle Pourtaud alors Adjointe au maire de Paris en charge du Patrimoine.

Charles Lansiaux est né le 9 mars 1855 à Aniche dans le département du Nord. En 1881, il s’installa à Paris où il exerça le métier de coupeur de verre. Il était déjà passionné de photographie. En amateur autodidacte, il a mis au point de nombreuses améliorations techniques. Il déposa ainsi 10 brevets portant sur l’éclairage artificiel au magnésium et sur la vitesse des prises de vue. Ses innovations ont été mises sur le commerce lui ouvrant la reconnaissance des principales revues de photographie. En 1895, il a été le lauréat du prestigieux Concours international de la Goutte d’eau. Il s’agissait de décomposer en images successives le mouvement d’une goutte d’eau dans sa chute.

Cette récompense, lui apporta une certaine notoriété. En 1900, il devint ainsi photographe professionnel, se mettant, d’ailleurs, à son compte en 1903. A l’âge de 48 ans, il installa son atelier de photographie au 83, rue de la Tombe Issoire où il exerça jusqu’en 1909 puis au 2e étage, 4, villa Saint-Jacques. Photographe de Paris, il a réalisé pour la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, à partir du 2 août 1914, un reportage intitulé Aspects de Paris pendant la guerre. Il prit ainsi 953 photographies qui ont été vendues à ladite Bibliothèque.

Le 16 août 1916, il devint le photographe attitré du Casier archéologique artistique et pittoresque de la Commission du Vieux Paris. Entre mai 1917 et mars 1921, il livra à ladite commission une série de 30 images sur les affiches apposées sur les murs de Paris, travaillant également pour le Musée Carnavalet. En juillet 1917, une série de 13 images a été consacrée aux jardins potagers de l’Enceinte de Thiers. En mars et avril 1918, elle est suivie par celle de 26 photographies sur les dégâts des bombes allemandes sur la ville de Paris. En janvier 1919, il photographia les inondations de Paris. La même année, les 13 et 14 juillet 1919, il photographia les Fêtes de la Victoire.

Après la guerre, entre le 23 juillet 1919 et le 6 mars 1920, il lui est demandé de réaliser pour la ville de Paris, un reportage sur les fortifications de Paris, sorte de pré-inventaire avant démolition. En 1921 à 66 ans, cessant son activité, il cédera son atelier, 4, villa Saint-Jacques à son ami, Edouard Desprez qui lui succéda au Casier archéologique. D’après les différentes sources qui ont été consultées, on ignore à ce jour ce qu’il est devenu après cette date. Il serait décédé en 1939, à l’âge de 84 ans… Charles Lansiaux nous a légué un patrimoine inestimable où il fait preuve d’un œil aiguisé : « Entre photographie documentaire et témoignage humaniste. ».

Voulant donner de l’ampleur au Centenaire de La Grande Guerre, Carine Petit, maire du XIVe arrondissement a voulu créer Le chemin de mémoire : Le 14e pendant la guerre de 14. Il y a à la mairie une exposition de 24 images de Charles Lansiaux qui sont présentes du 3 au 23 novembre 2014 dans le hall d’honneur de la mairie et sur les grilles du square Ferdinand Brunot, organisée par Daniel Pourtaud, chargée du Patrimoine dans le cadre du Mois de la Photographie, se tenant comme chaque année la mairie annexe. Du 10 au 23 du mois, le chemin de mémoire dans l’arrondissement est visible sur des panneaux de la mairie au boulevard de Port-Royal en revenant par la place Denfert-Rochereau. Vous regardez le 9e point des 11 étapes du dit chemin de mémoire. Il honore plus particulièrement le photographe Charles Lansiaux. Il y également une promenade urbaine le 16 novembre où vous découvrirez le chemin de mémoire dans l’arrondissement.

Georges Viaud

Président de la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement

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En route pour le Chemin de Mémoire du 14e pendant la guerre de 14
1 – Ferdinand Brunot, un Homme d’exception… 7 – Le café Au Vrai Poilu…
2 – Gilbert Privat, sculpteur du XIVe… 8 – Un obus dans la maternité Baudelocque…
3 – La Croix-Verte, 6, rue Schœlcher… 9 – Hôpital des Alliés N°19, annexe du Val de Grâce…
4 – L’Union des Œuvres de Guerre du 14e… 10 – Le photographe Charles Lansiaux (1855-1939 )…
5 – De la rue d’Enfer au paradis de la charité… 11 – A la place Denfert-Rochereau, la veillée funèbre…
6 – Alain-Fournier, P.-A. et J.-P. Laurens…  

 

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