Le nom de Ferdinand Brunot représente essentiellement dans l’esprit des « Quatorziens » et des Parisiens, le maire qui a donné son nom à la place éponyme, juste hommage à son dévouement pendant la Grande Guerre comme premier magistrat de 1910 à 1919 de cet arrondissement alors plutôt populaire.
Dans sa longue carrière, Ferdinand Brunot a été bien plus que le dévoué maire de la Grande Guerre. Il est à juste titre un « lieu de mémoire » de l’histoire française. Historien de la langue, il fut le créateur d’une monumentale Histoire de la langue française, unique en son genre par sa profusion et sa valeur documentaire. Professeur d’université, il fut un brillant notable de la vie universitaire en France dans le premier tiers du XXe siècle. Grammairien, linguiste, philologue et pédagogue, il fut l’une des voix les plus audacieuses dans le mouvement de réforme de l’enseignement et de l’orthographe.
A la mairie du XIVe arrondissement, dès la première quinzaine du mois d’août 1914, il s’est constitué des commissions de ravitaillement et d’assistance. Ferdinand Brunot, se considérant « comme mobilisé civil à son poste », s’était mis en congé de l’Université, interrompant son travail personnel. Il donna ainsi tout son temps à ses administrés dans la souffrance. En premier lieu, le maire fit dresser l’inventaire des moyens existants puis il élargit le champ d’action des Œuvres municipales, Caisse des Ecoles, Crèche et Vestiaire ainsi dès le 13 août 1914, elles étaient en place. Il nous faut dire que sur les 163 523 habitants du XIVe, d’après le recensement de 1911, il y avait près de 50 000 assistés.
A la date du 13 août 1914, alors que les soldats français se battaient en Alsace et en Lorraine lors de la Bataille des Frontières, Ferdinand Brunot créait l’Union des Œuvres municipales de Guerre réunissant les œuvres municipales et les sociétés de bienfaisance, fondées par l’initiative privée. « On peut dire que la Mairie du XIVe, loin de la politique et de la religion, fut bien la Maison commune, ouverte à tous. » Elle vint également en aide aux réfugiés français ou alliés et aux étrangers, qui étaient nombreux dans la bohème de Montparnasse.
Ferdinand Brunot a été vraiment un Homme d’exception….
Georges Viaud,
Président de la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement.
La place Ferdinand Brunot La place, qui est parvis, s’est dénommée avant 1867, place de la Mairie puis place de Montrouge. Par arrêté municipal du 8 juin 1946, elle est devenue place Ferdinand Brunot. Elle l’a été au temps de l’équipe municipale de la Libération de Paris et du XIVe arrondissement, Roger Morel étant maire du 19 août 1944 à la fin de l’année 1946 comptant parmi ses adjoints, Gilbert Perroy, futur maire de 1946 à 1977 et président-fondateur de la Société Historique et Archéologique du XIVe arrondissement. Mairie de Paris, Nomenclature officielle des voies publiques et privées, 9e édition de mars 1997, réimpression avec mise à jour au 1er mars 1999, Paris, p. 184. |
Petite musique bibliographique Thèse universitaire en vue l’obtention du Doctorat en lettres de l’Université de Tours Claude Choley, Ferdinand Brunot, professeur, militant, maître à penser : un « Mandarin » sous la Troisième République, Vol. III, p. 695-697. Ouvrages S’il n’a pas de biographie consacrée à Ferdinand Brunot, il y a de nombreuses études sur internet rappelant l’historien de la langue française, le grammairien, le linguiste, le philologue et le pédagogue… Jean-Emile Bayard, Montparnasse, hier et aujourd’hui, ses Artistes et Ecrivains Etrangers et Français les plus célèbres, Jouve & Cie Editeurs, Paris, Juin 1927, Chapitre III, Montparnasse pendant la grande Guerre, pp. 349-365. Jean-Claude Chevalier, L’Histoire de la langue française de Ferdinand Brunot, in P. Nora (dir.), Les lieux de mémoire. III Les France 2 Traditions, Paris, Gallimard, 1992, pp. 421-459. Sites internet Etude démographique et économique Paul Meuriot, Le livre foncier de Paris, Etude démographique et économique, Journal de la Société statistique de Paris, tome 54 (1913), p. 365. La Bataille des Frontières http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Fronti%C3%A8res Autres Le Quatorzien Ce néologisme, signifiant le Quatorziè mois, qui a été inventé par l’association Florimont, désigne également les habitants du XIVe arrondissement de Paris. |